Depuis l’abrogation de l’arrêt Roe versus Wade en juin 2022, par la Cour suprême des États-Unis, le Texas, bastion républicain, est l’un des 22 États américains à interdire l’avortement, y compris en cas d’inceste ou de viol. Les médecins qui pratiquent l’IVG y sont passibles d’une amende de 100 000 dollars (92 000 euros), d’une interdiction d’exercer et d’un emprisonnement à vie. Les Texanes en sont réduites à avorter chez elles illégalement ou à se rendre d’autres États, conduisant à une hausse de la mortalité maternelle de 56 %. En deux ans, faute de patientes, plus de 23 cliniques d’avortement ont fermé. Celles qui restent se sont transformées en agence de voyage pour aider les patientes à se faire avorter dans un autre État. Mais les conservateurs « pro-vie » veulent aller plus loin encore dans la lutte contre l’IVG et cherchent à confiner les femmes enceintes à l’intérieur de l’État, de façon à les empêcher de partir avorter là où c’est encore permis. Cela dit, l’interdiction de l’IVG, si elle met la vie des femmes danger, n’a pas fait diminuer le nombre d’avortements. Au contraire il a augmenté. De janvier à juillet 2023, 511 000 IVG ont été pratiquées dans les 36 États qui autorisent encore l’avortement. Sur la même période en 2020, 465 000 avortements avaient été pratiqués dans l’ensemble des cinquante États américains où l’avortement était légal.