Une quarantaine de grévistes des transports urbains et interurbains de Lyon et de ses environs s’est retrouvée vendredi 10 décembre [2021] devant l’antenne régionale de la FNTV [1], le principal syndicat patronal des transports interurbains. C’était l’occasion de se rassembler et de faire entendre des revendications qu’ils partagent tous.
Dans le cadre de négociations usuelles sur les rémunérations conventionnelles pour l’interurbain, les patrons proposent d’augmenter les salaires de 2,5 %, à peine plus que l’inflation officielle et très en dessous de la hausse réelle des prix. Ils promettent également 1,5 % supplémentaire lors d’une extension de l’accord dont il est possible qu’elle n’arrive que dans deux ans. Pas de quoi satisfaire les travailleurs du transport !
Devant la FNTV, la plus grosse délégation venait des VFD, en grève depuis quinze jours sur les dépôts de Bourgoin-Jallieu, Vénissieux et Pont-Évêque. En octobre, leur direction a tenté de désolidariser les nouveaux embauchés des anciens salariés en promettant 4 % aux premiers et 2 % aux seconds. La réponse des grévistes est claire : 8 % d’augmentation pour tous !
Des salariés de Transdev Rhône-Alpes étaient aussi présents. En grève le mois dernier pour imposer une augmentation du taux horaire à 14 euros, ils revendiquent également le respect des plannings théoriques et des délais de prévenance qui sont mis à mal par le sous-effectif. Celui-ci touche toutes les entreprises du secteur. C’est une conséquence des conditions d’embauche déplorables.
Des grévistes de Keolis Lyon, l’entreprise qui exploite le réseau urbain des TCL [2], étaient également de la partie. Après trois jours de grève au mois de septembre pour une augmentation de 200 euros net et le respect des délais de prévenance, entre autres, ils ont obtenu une « prime Macron » de 480 euros sur quatre mois. Cela n’a pas satisfait les plus déterminés, qui ont décidé de se faire à nouveau entendre avant les fêtes de Noël !
Les patrons du transport tentent d’opposer les travailleurs du secteur les uns aux autres, pour baisser les conditions salariales de tous. Une distinction historique existe par exemple entre les transports interurbains et urbains. Mais cette différence s’efface aujourd’hui. Car les travailleurs, qui passent souvent dans leur carrière de l’interurbain à l’urbain, partagent la même réalité et les mêmes patrons. Dans leur lutte commune, ils tentent d’imposer les revendications qui les unissent. Le rassemblement du 10 décembre montre la voie à suivre !
15 décembre 2021, correspondants
(Article paru dans L’Anticapitaliste no 595.)
[1] Fédération nationale des transports de voyageurs.
[2] Transports en commun lyonnais.