Le 24 février 2022, après huit ans de conflit larvé, les chars russes franchissaient la frontière ukrainienne. Deux ans de terribles destructions humaines et matérielles, de déplacements de millions de personnes. Sans qu’on voie la fin de cette guerre.
Une guerre qui s’est accompagnée d’une répression féroce à l’intérieur de la Russie : si l’assassinat d’Alexeï Navalny est le plus médiatisé, ce sont des centaines d’opposants et opposantes à la guerre qui ont été enfermés et jetés dans les prisons de Poutine. Malgré cela, les voix continuent à se faire entendre contre cette sale guerre, comme ces femmes de soldats qui manifestent chaque week-end.
Ceux qui ont intérêt à faire durer la guerre
L’invasion de l’Ukraine est intervenue dans un cadre de concurrence impérialiste de la Russie avec l’Occident, les États-Unis en tête, suivis de ses sous-fifres européens dont la France. Sous prétexte d’aide à l’Ukraine, les budgets militaires des pays européens ont explosé, au profit de leurs fournisseurs d’armement. Des milliers de soldats, français, britanniques, américains, ont été déployés à l’est de l’Europe, notamment en Roumanie. Loin d’aider le peuple ukrainien, les États impérialistes occidentaux ne font qu’accroître les risques de généralisation du conflit. Car ce qui compte, pour eux, c’est avant tout de défendre les intérêts de leurs capitalistes ! Comme les autres membres de l’Otan, la France de Macron et son industrie d’armement y ont gagné leur part. Une enveloppe globale de 413 milliards sur sept ans est prévue pour l’armée française. Après quoi Bruno Le Maire nous annonce qu’il va falloir faire 10 milliards d’économies sur l’école et les hôpitaux afin de boucler son budget.
Après avoir financé largement l’armée de Zelensky pendant deux ans, le Congrès américain bloque tout financement de l’armée ukrainienne depuis deux mois. Après tout, le régime de Poutine reste un pilier de l’ordre impérialiste – les ouvriers biélorusses (en 2020), kazakhs (en 2021-2022) et les classes populaires syriennes (en 2015) en ont fait les frais.
Et tous sont déjà depuis plus d’un an dans les starting-blocks de la course à la future reconstruction de l’Ukraine. Aujourd’hui le futur marché de la reconstruction est évalué entre 500 et 600 milliards.
La défense de l’Ukraine, par les travailleurs et avec leurs propres armes
Entre un Poutine voulant lui imposer sa dictature, les loups occidentaux à l’affût des marchés et ses propres capitalistes, le peuple ukrainien ne peut compter pour se défendre que sur lui-même. Les troupes russes occupent presque 20 % du territoire. De son côté, le régime de Zelensky s’appuie sur le grand capital occidental, sur les couches privilégiées de la bourgeoisie ukrainienne aussi, dont des capitalistes qui ont longtemps oscillé entre l’appui de la Russie ou l’appui de l’UE, et voient désormais plus d’opportunités pour leurs affaires du côté du camp occidental. La solution ne peut pas venir de ces ennemis des travailleurs mais de l’irruption des masses ouvrières sur l’arène politique, en toute indépendance des bourgeoisies nationales.
- En Russie, nous affirmons notre solidarité totale avec tous les militants et militantes qui s’opposent au régime de Poutine. Nous exigeons la libération de tous les manifestants et manifestantes emprisonnés.
- En Ukraine, nous affirmons notre solidarité avec toutes les luttes ouvrières, contre l’utilisation de la guerre par le gouvernement pour limiter les droits ouvriers et démocratiques.
- Ici en France, nous disons : Non à la hausse des budgets militaires ! Non aux ingérences impérialistes : retrait des troupes de l’Otan de l’est de l’Europe et du monde !
Éditorial du NPA du 26 février 2024
Deux ans après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, un dossier à lire sur notre site