Sans surprise le président sortant, Kaïs Saïed a remporté l’élection présidentielle avec plus de 89 % des voix. Il a écrasé le deuxième candidat, Ayachi Zammel, un industriel libéral qui n’a obtenu que 6,9 % des voix mais a fait campagne… depuis sa prison. Quant au troisième, un député de la gauche pan-arabe Zouhair Maghzaoui, il s’est adjugé 3,9 % des suffrages. Résultat sans surprise puisque Saïed avait envoyé en prison une bonne partie de ses opposants et avait fait invalider les candidatures d’une douzaine d’autres candidats grâce à une commission électorale à sa botte. Le peuple tunisien n’a guère été dupe de l’opération puisque la participation électorale s’est établie à 27,7 % contre 45 % il y a cinq ans. Quant à la jeunesse, elle a massivement déserté les urnes : seuls 6 % des 18-35 ans se sont déplacés pour aller voter. Cela dit, le pays qui a chassé le dictateur Ben Ali en 2011 et fut le berceau des Printemps arabes n’a pas dit son dernier mot.