Un tribunal tunisien a prononcé des peines de prison allant de 13 à 66 ans dans le cadre d’un méga-procès, commencé le 4 mars et visant une quarantaine de personnes, dont des membres de l’opposition, accusés de « complot contre la sûreté de l’État » et « d’adhésion à un groupe terroriste ». Accusations jamais prouvées et pour cause. Parmi les condamnés se trouvent des personnalités connues de l’opposition, des avocats, des hommes d’affaires, des artistes dont certains sont emprisonnés depuis leur arrestation il y a deux ans, d’autres en liberté et une partie en exil à l’étranger. À l’issue de ce procès, le juge a terminé de lire l’acte d’accusation et mis sa décision en délibération, sans aucun réquisitoire, ni plaidoiries de la défense. Mais ce type de mascarade judiciaire est devenu monnaie courante depuis le coup de force du président Kaïs Saïed à l’été 2021. Ce qui n’empêche nullement la Commission européenne de considérer la Tunisie comme un État « sûr » vers lequel on peut envoyer les migrants indésirables. Sûr de ses prisons, sans doute.