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Ukraine : derrière le feuilleton des tractations, « business is business »

Après l’échec prévisible des négociations démarrées en Turquie, auxquelles ni Poutine ni Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, n’ont daigné se rendre, Donald Trump a passé un coup de fil à son nouvel ami du moment, Poutine. Résultat des deux heures de discussion : la Russie et l’Ukraine devraient… « démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu » !

Le Vatican, sans doute désireux de vouloir occuper le nouveau pontife Léon XIV, s’est déclaré candidat pour accueillir ces nouvelles négociations. Sous les auspices du bon Dieu, donc !

Pour Trump, qui s’y connaît en la matière, « de gros ego sont en jeu, mais je sens qu’il va se passer quelque chose ». Grand seigneur, il a passé un appel aux dirigeants européens Macron, Merz, von der Leyen et Meloni, pour les tenir informés de la teneur de la conversation avec Poutine. Mais même si les Européens réclament sans cesse de pouvoir partager la table de Trump et Poutine pour se partager l’Ukraine, les deux ne semblent guère prêts à leur octroyer une place. L’Union européenne a beau espérer une « réaction forte » de la part des États-Unis si la Russie continue à refuser un cessez-le-feu en Ukraine, Trump n’a à aucun moment évoqué de nouvelles sanctions contre la Russie. Quant à Zelensky, qui a décidé depuis le départ de remettre le destin de l’Ukraine dans les mains de l’impérialisme américain, il a déclaré : « Il est crucial pour nous tous que les États-Unis ne se distancient pas des négociations et de la recherche de la paix. »

Dans le style fleuri qu’on lui connaît, Trump a bien résumé ce qui est en jeu derrière toutes ces tractations : « La Russie a la possibilité de créer des emplois et des richesses en masse. Son potentiel est illimité. De même, l’Ukraine peut être un grand bénéficiaire des échanges commerciaux, dans le cadre du processus de reconstruction du pays. » Pendant que certains causent, d’autres continuent à tuer. Et pour les capitalistes, les affaires marchent bien !

Aurélien Pérenna