Nos vies valent plus que leurs profits

Un monde à comprendre pour le transformer

Ukraine, Palestine, République démocratique du Congo, Kanaky… La guerre, les massacres, l’oppression coloniale et les jeux entre grandes puissances provoquent des drames permanents. Les tensions internationales et la nouvelle poussée de militarisation du monde impérialiste laissent présager un sombre avenir.

Mais notre monde, c’est aussi celui des peuples et des travailleurs qui en constituent l’écrasante majorité et qui se comptent par milliards, c’est aussi celui des résistances, des mobilisations et luttes acharnées pouvant aller jusqu’au renversement de gouvernements, comme au Bangladesh cet été, au Sri-Lanka ou en Algérie il y a quelques années. C’est celui de manifestations de solidarité internationale, qui nous concernent car l’internationalisme est pour nous une évidence.

Voilà pourquoi cette année encore, de nombreux ateliers de nos rencontres ont eu pour sujet les brûlantes questions internationales.

Appréhender la complexité du monde actuel

Plusieurs discussions avaient pour but d’affiner notre compréhension du monde, dans une époque de bouleversement des rapports de force entre puissances anciennes et « émergentes ».
Dans le cycle de discussions consacré au centenaire de sa mort, un atelier a porté sur « L’impérialisme chez Lénine… et aujourd’hui ». Dès le premier jour, les évolutions et chambardements du monde avaient été exposés dans l’atelier intitulé : « L’impérialisme aujourd’hui : reconfigurations économiques et militaires entre pays de l’Otan, Russie, Chine et pays “émergentsˮ ».

L’atelier « Militarisme et course à l’armement : point de vue de travailleurs et travailleuses » a permis d’approfondir cette compréhension, tout comme « Le capitalisme chinois aujourd’hui : la situation économique et sociale en Chine », pour mieux appréhender la réalité du grand concurrent des vieilles puissances capitalistes.

De leur côté, nos camarades de Speak Out Now ont pu apporter le point de vue de marxistes révolutionnaires militant aux États-Unis, en présentant les enjeux de la prochaine élection présidentielle.

Dénoncer notre propre impérialisme

Quoique déclinant, l’impérialisme français n’en reste pas moins criminel et actif dans le monde entier.

Deux ateliers étaient ainsi consacrés à des territoires toujours colonisés par la France : « En Kanaky, il est fini le temps des colonies ! Quelles perspectives d’émancipation sociale et politique pour la population de l’archipel ? » et « La situation dramatique à Mayotte, œuvre du colonialisme français ».

Deux autres revenaient sur le rôle de la France en Afrique, avec « Le génocide au Rwanda il y a 30 ans et ses conséquences aujourd’hui dans la région. La guerre en RDC », et sa remise en cause dans un contexte d’émergence de nouveaux rivaux tels que la Chine et la Russie, mais aussi de légitime rejet de la puissance coloniale, avec l’atelier « Déboires de la Françafrique, concurrences impérialistes et luttes sociales ».

Partager les expériences de lutte

Nous avons pu partager l’expérience de camarades d’Algérie, dans l’atelier « Algérie : une élection anticipée pour faire reconduire le président qui a enterré le hirak », revenir sur les événements du début de l’été en Asie dans l’atelier « Bangladesh : après la chute du régime Hasina, quelles perspectives pour les classes populaires » et discuter de l’activité militante dans les contextes les plus difficiles, entre autres de guerre, avec l’atelier « Russie-Ukraine : militants anti-guerre des deux pays dans la tourmente d’enjeux nationaux et internationaux ».

Deux ateliers ont été consacrés à nos activités dans le mouvement de solidarité avec la Palestine : « Palestine : militer en France à contre-courant sur les lieux de travail, d’études et dans les quartiers » et « La lutte contre le génocide à Gaza : retours d’expériences internationaux ».

Toute l’année écoulée l’a montré, avec ses manifestations pour la Palestine quasi-hebdomadaires, en France comme ailleurs : si les travailleurs et travailleuses, un peu partout sur la planète, sont d’abord aux prises avec leurs problèmes quotidiens, de quasi-survie pour beaucoup, ils sont loin d’être indifférents aux grandes questions et situations qui secouent la planète.

Renverser le capitalisme qui, comme le disait Jaurès, « porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », nécessite de comprendre le monde, pour le transformer en nous inspirant des luttes de la classe ouvrière partout sur la planète.

10 septembre 2024, Jean-Baptiste Pelé

 

 


 

 

Dossier du numéro 18 de Révolutionnaires : les rencontres d’été révolutionnaires sous le signe de l’internationalisme