À l’instigation de l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, l’Assemblée nationale a adopté par 125 voix contre 58 un texte qui a pour but d’appliquer une sévérité accrue à l’égard des mineurs délinquants. Les députés ont notamment approuvé la création d’une procédure de comparution immédiate ainsi que la remise en cause de l’excuse de minorité qui prévalaient jusque-là pour les jeunes âgés de 16 à 18 ans qui commettaient un délit. Conséquence : les peines prononcées ne seront plus automatiquement moins sévères dès lors que le coupable est mineur. Le juge devra motiver sa décision s’il souhaite alléger la peine. En défendant son texte, Attal a été on ne peut plus clair. Il a déclaré : « Nous tenons la promesse qui a été faite après les émeutes de 2023, celle de renforcer notre arsenal pénal, celle de lutter plus efficacement contre la délinquance des mineurs. » Les « émeutes de 2023 » en question étaient en fait des mouvements de révolte de la jeunesse des banlieues après la mort de Nahel Marzouk, 17 ans, tué à Nanterre à bout portant par un policier. Museler cette jeunesse est un des objectifs du gouvernement, au même titre que faire la chasse aux migrants. Face à cela, comme le disait le slogan de Mai 68 : « On a raison de se révolter ! »