Quelques heures après l’attaque perpétrée par un lycéen à Nantes, qui a poignardé quatre de ses camarades entraînant la mort de l’une d’entre eux, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est rendu aussitôt sur place pour déverser sa bile sécuritaire en déclarant : « Ce n’est pas un fait divers, c’est un fait de société. Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l’autorité, l’ordre, les hiérarchies, et qui a accouché de toute cette violence. » Le fait que le lycéen en question était, selon les témoignages de ses camarades, suicidaire, mentalement dérangé et ait été admis finalement en soins psychiatriques n’émeut nullement le petit coq de la place Beauveau. Il ne s’interroge ni sur les images de violence quotidienne auxquelles est confrontée la jeunesse (de Gaza en l’Ukraine en passant par celle des cités ou des réseaux sociaux), ni sur le mal-être ressenti par toute une partie des adolescents. Encore moins sur le fait que l’on compte actuellement en moyenne un psychologue pour 1 500 élèves dans les établissements scolaires. Ce n’est pas en sortant plus de matraques, plus de tasers et en créant plus de places de prison que l’on résoudra le problème. Mais Retailleau s’en moque. L’important pour lui est de peaufiner son image de premier flic de France et de pourfendeur des jeunes des banlieues. Charognard !