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Une défaite de Harris plus qu’une victoire de Trump

Avec 74,6 millions de voix (50,5 % des votants), Trump devance Harris de 3,7 millions de voix et arrive en tête dans tous les États-pivots, ces swing states qui concentraient toute l’attention et les espoirs des pro et des anti-Trump. Cerise sur le gâteau électoral, Trump et son parti dirigent tous les organes de pouvoir fédéraux, de la Présidence à la Cour suprême, en passant par le Congrès (où ils sont désormais majoritaires au Sénat et, probablement, à la Chambre des représentants).

Cette victoire est toutefois moins le résultat d’une percée massive du vote pour Trump que celui d’une déroute des Démocrates, y compris dans certains de leurs bastions, à l’instar de l’État de New-York, qui est demeuré imprenable pour les Républicains, mais où l’écart de 23 points creusé par Biden en 2020 a été ramené à seulement 11 points en faveur de Harris en 2024.

La participation est, de plus, en baisse de trois millions d’électeurs par rapport à 2020, portant le taux d’abstention à 42 % des Américains en âge de voter. Rapporté à l’ensemble des citoyens Américains, près de trois sur quatre n’ont pas voté pour Trump… ni pour Harris, par la même occasion. Alors que Trump ne progresse presque pas par rapport à la dernière élection (300 000 voix de plus sur 74 millions), les Démocrates en perdent plus de 10 millions  : le désaveu est cinglant.

Aux États-Unis (comme en France, d’ailleurs), le premier « parti » des travailleurs, c’est l’abstention. Un rejet net d’un régime électoral bourgeois qui n’a de démocratique que le nom.

Sacha Crepini

 

 

Dossier sur les élections présidentielles aux États-Unis paru dans Révolutionnaires no 22

 

 

Dossier réalisé en collaboration avec des militants de Speak Out Now. Pour plus d’informations sur ces camarades et la vie politique aux États-Unis, visitez leur site internet :
https://speakoutsocialists.org