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Vienne (Isère) : une famille perd la première manche contre Bayer-Monsanto

Le tribunal de Vienne a rejeté les demandes des parents de Théo Grataloup, aujourd’hui âgé de 18 ans, né avec de lourds handicaps, contre le géant de la chimie Bayer-Monsanto fabricant de l’herbicide glyphosate. Sa mère affirme depuis plusieurs années que son handicap est lié à l’utilisation, alors qu’elle était enceinte, en août 2006, du Glyper, un générique de l’herbicide Roundup de Monsanto, à base de glyphosate. Convaincus du « lien de causalité » entre le glyphosate et la santé de leur fils, les parents avaient lancé en 2018 une action au civil pour faire reconnaître ce lien par les tribunaux. Ils se sont alors heurtés à une armée d’avocats du trust chimique qui ont fait traîner les choses en longueur bien que les avis médicaux affirmaient que les handicaps de Théo étaient cohérents avec l’utilisation du glyphosate. Mais le tribunal, sans nier ce lien de causalité, a décidé que sa mère, 19 ans après les faits, n’était pas capable d’apporter la preuve (photo, facture etc.) que l’herbicide qu’elle utilisait alors était bien du Glyper et non un produit toxique d’une autre marque. La famille a décidé de faire appel. Rappelons que depuis la fin de l’année 2018, la vente de produits à base de glyphosate, notamment sous la marque Roundup, est interdite aux particuliers. Ce qui n’empêche pas Monsanto de se battre pour ne pas reconnaître sa responsabilité dans ce drame sanitaire.