Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure vient de publier des chiffres qui montrent que le nombre de victimes de « violences conjugales » enregistrées en 2023 – soit 271 000 – a augmenté de 10 % par rapport à 2022 et a doublé par rapport à 2016. 85 % des victimes sont des femmes et 86 % des mis en cause des hommes. Les deux tiers de ces violences (64 %) consistent en des violences physiques, 32 % des violences verbales ou psychologiques, dont du harcèlement moral (17 %), des menaces (12 %), des atteintes à la vie privée (1 %) ou des injures et diffamations (1 %). Quatre pour cent ont subi de violences sexuelles. Pour 2 % de celles qui ont fait face à du harcèlement moral, les faits ont mené au suicide ou à une tentative de suicide. Et encore ces chiffres sont largement sous-estimés. On estime en effet que seules 14 % des victimes ont ainsi porté plainte auprès des services de sécurité. Un point positif dans ce sombre tableau : un nombre grandissant de femmes franchissent le pas et portent plainte. Mais il en faudra bien plus pour extirper le fléau du machisme et du sexisme qui gangrène la société.