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Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah : un succès, une victoire morale et politique… et un encouragement

Depuis 15 ans, une manifestation a lieu à Lannemezan, près de Tarbes, où Georges Ibrahim Abdallah est détenu, à la date de son incarcération, pour exiger sa libération immédiate.

Cette année la manifestation a pris un sens particulier :

C’est le quarantième « anniversaire » de sa détention et il est maintenu en prison alors qu’il est libérable depuis 1999, ce qui en fait le plus vieux prisonnier politique d’Europe ! De nombreuses délégations venues de toutes la France devaient se joindre au cortège et une autre manifestation se tenir en même temps à Paris. D’autre part, les évènements actuels donnent un relief particulier à son propre combat pour les droits du peuple palestinien, au moment où des centaines de manifestations se tiennent dans le monde pour exiger la fin de blocus et dénoncer l’intervention barbare de l’armée israélienne. Et enfin, il a fallu affronter la politique sécuritaire de l’État français, qui partout a voulu interdire et criminaliser le moindre rassemblement, le moindre soutien sous prétexte « d’apologie du terrorisme » et il est évident que ce rassemblement-là a pris une signification d’autant plus forte !

Si la manifestation a pu se tenir, c’est d’abord grâce à la ténacité de ses organisateurs, le collectif local GIA, qui a maintenu un rassemblement malgré l’interdiction de la préfecture et déposé un recours au tribunal administratif qui a finalement autorisé le défilé une heure avant. Comme à Paris d’abord, puis dans de nombreuses autres villes ensuite, c’est cette combativité qui a payé, soutenue par de nombreux militants et tout un milieu qui cherche à s’affirmer malgré les vents contraires, encouragés par les nombreuses manifestations dans le monde, portés par une profonde révolte face à la violence qui se déchaine et se prépare.

Nous étions bien sûr moins nombreux qu’attendus au départ, même si des délégations comme celle de Marseille (avec la présence d’Olivier Mateu) ou de Saint-Étienne avaient maintenu leur présence. Mais si beaucoup n’ont pas pu venir c’est pour manifester eux-mêmes dans leurs propres villes et les dizaines de manifestations qui se sont déroulées partout sont comme un écho à celle que nous menions sur place.

Nous avons exprimé publiquement notre solidarité avec Georges et son combat, affirmé aussi notre soutien à la France insoumise, à Olivier Besancenot et à Philippe Poutou comme aux militants syndicaux mis en garde à vue pour délit de solidarité et entrave à la sacro-sainte « unité nationale ». Nous avons aussi souligné l’unité de toutes nos luttes, pour notre droit à vivre ici, comme défendre ses droits en Palestine ou combattre en Israël l’État qui transforme chacun et chacune en un garde-chiourme en liberté surveillée… c’est la lutte contre un seul et même système.

Nous étions finalement quelques centaines, un peu moins de 500, mais c’était un cortège dynamique où jeunes et moins jeunes, dont de nombreux révolutionnaires, exprimaient leur joie et leur fierté de se battre, leur refus de se taire et de se soumettre.

Ce mouvement est encore fragile, mais il prend une importance particulière dans la lutte contre l’ordre ou plutôt le chaos que met en place le capitalisme et c’est un encouragement à mener le combat internationaliste contre toutes les guerres et ici contre nos propres dirigeants qui les mènent ou les soutiennent.

Correspondant