Le cheikh Mowafaq Tarif, haut-dignitaire religieux de la communauté druze, a écrit à Netanyahou pour lui demander de modifier la loi sur l’État-nation adoptée en 2018 et qui fait des non-Juifs des citoyens de seconde zone. Pour appuyer son argumentation, Tarif rappelle que les Druzes – une minorité ethno-religieuse arabe de 150 000 personnes considérée comme hérétiques tant par les musulmans sunnites que chiites – ont toujours depuis 1948 combattu dans l’armée israélienne et sont de nouveau en première ligne à Gaza contre le Hamas. De son côté, l’avocat Anan Kheir membre de l’Association des anciens combattants druzes, en a rajouté une couche en affirmant : « Le taux d’engagement dans l’armée israélienne des jeunes de 18 ans est de 87 % chez les Druzes contre 67 % chez les Juifs. » Par sûr que ces arguments parviennent à convaincre les suprémacistes juifs du gouvernement pour lesquels un Arabe est toujours un Arabe, c’est-à-dire un être inférieur, druze ou non. En leur temps, les harkis, supplétifs de l’armée française en Algérie, furent traités comme des moins que rien à leur arrivée en Métropole. Car jouer la carte de l’oppresseur contre l’opprimé est rarement un pari gagnant.