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Iran : le viol utilisé pour réduire au silence prisonnières et prisonniers

Dans un rapport qui vient de paraître, Amnesty international recense une quarantaine de cas de viols et de violences sexuelles sur des détenus arrêtés lors du soulèvement « Femme, vie, liberté » qui a suivi la mort de Mahsa Amini en 2022. L’ONG a recueilli quarante-cinq témoignages glaçants dont ceux de 26 hommes, mais aussi de sept mineurs, dont des enfants de 12 ans. Ces tortures, indique le rapport, ont pour but « d’instiller la peur et de leur infliger des traumatismes durables » afin de les dissuader de participer à de futures manifestations ou à d’autres actes de résistance, comme d’ôter son voile en public dans le cas des femmes. Les viols et violences sexuelles ont eu lieu « dans des centres de détention et des fourgons de police, ainsi que des écoles ou des immeubles résidentiels illégalement utilisés comme des lieux de détention ». Et ils sont justifiés par les ayatollahs. En 1986, interrogé sur l’utilisation massive du viol dans les prisons, le guide suprême Khomeini avait répondu : « Oui ! De tels viols sont essentiels pour empêcher ces femmes anti-islam d’entrer au paradis. Si elles sont exécutées vierges, elles entreront au paradis. Donc les viols sont extrêmement importants pour empêcher ces éléments d’entrer au paradis. » Si une telle barbarie montre un autre aspect du visage répugnant du régime des ayatollahs, il faut rappeler pour mémoire que sous le régime précédent, celui du très moderniste et pro-occidental chah Mohammad Reza Pahlavi, les prisonniers politiques n’ont pas non plus été épargnés par la pratique du viol comme arme d’intimidation en prison.