Silence on tourne : Macron et le patriarcat, l’homme et l’artiste !
Pour Macron, Depardieu « rend fière la France » et il y a une « chasse à l’homme contre lui » !
Ces mots du président de la République de la septième puissance mondiale ont sonné comme une gifle aux visages de celles qui osent porter plainte et pointer les noms de ceux qui, sous couvert d’art, bénéficient depuis des décennies d’une impunité totale !
Minorer des accusations pourtant de moins en moins isolées, qui commencent à se généraliser dans le milieu du spectacle, c’est aggraver un peu plus les oppressions quotidiennes des travailleuses, qu’il s’agisse des secteurs très féminisés comme l’hôtellerie, le nettoyage et la restauration, ou bien des secteurs où les femmes sont encore peu nombreuses et où certains de leurs collègues et de leurs chefs peuvent se sentir encouragés dans des comportements des plus abjects.
Mais c’est aussi mettre le couvercle sur les violences au sein de la famille, y compris les féminicides… car il faudrait séparer le public du privé ! Ce qui se passe derrière la porte des appartements ne nous regarderait pas ?
L’égalité femmes-hommes, proclamée « grande cause nationale » par Macron, n’est clairement pas la priorité budgétaire du gouvernement qui n’y consacre que 160 millions d’euros cette année. D’après la Fondation des femmes, si on évaluait le coût de chaque dispositif et qu’on le multipliait par le nombre de bénéficiaires potentielles, il faudrait multiplier cette somme par 15 !
160 millions d’euros c’est aussi la somme allouée au service national universel (SNU). Embrigader la jeunesse apparaît donc comme aussi important pour ce gouvernement réactionnaire qu’améliorer voire sauver l’existence des femmes, jeunes comme moins jeunes.
Il ne manquerait plus qu’il s’en prenne à nos ventres avec son réarmement démographique !
Sous le capitalisme, rien n’est jamais acquis et seules nos luttes engrangent des victoires
Le renforcement des guerres et de la misère frappe plus violemment les femmes.
Selon des déclarations à la presse faites par l’ONU et relayées par RFI, « des femmes et des filles palestiniennes auraient été exécutées arbitrairement à Gaza, souvent avec des membres de leur famille, y compris leurs enfants. Les experts ont exprimé leur vive inquiétude quant à la détention arbitraire de centaines de femmes et de jeunes filles palestiniennes ».
Dans ce monde à feu et à sang, tous les impérialistes du monde n’arrivent pourtant pas à faire taire les voix de rage qui s’organisent et refusent de subir.
En Argentine, où les femmes ont gagné en 2020 la légalisation de l’avortement après deux années de manifestations monstres et la vague verte de 2018, le président d’extrême droite Javier Milei est confronté à une déferlante de mobilisations sociales contre ses contre-réformes et notamment son attaque en règle du droit à l’IVG. C’est dans ce climat que s’est tenue le 14 février, une assemblée générale féministe à Buenos Aires. Inscrire la lutte pour l’émancipation des femmes dans la lutte de classe pour l’émancipation de toutes et tous est possible, la lutte argentine le montre avec force !
Elle est aussi un encouragement partout dans le monde, notamment en Europe où les gouvernements de droite et d’extrême droite n’ont de cesse de vouloir attaquer nos droits. Un encouragement à la lutte, à la détermination. C’est pourquoi, cette année plus que jamais peut-être, alors que la bourgeoisie augmente le chaos qu’elle a semé, la grève du 8 mars est d’une actualité brûlante. Pour et par les femmes bien sûr mais aussi pour l’ensemble de notre camp social qui ne pourra pas s’émanciper tant que les femmes seront opprimées. Penser que la moitié de l’humanité pourra s’émanciper en maintenant sa domination sur l’autre, c’est une grave illusion. Une bonne raison pour se saisir de la grève et des manifestations prévues ce jour-là : pour se faire entendre de ces gouvernements face à ce système qui les entretient !
Macron, Milei, Biden et compagnie, et hop, tout ça à la poubelle !
Ils aimeraient bien nous faire taire, sur à peu près toutes les dénonciations des horreurs qu’ils commettent sur la planète. Macron aurait bien rêvé d’un salon de l’agriculture sans paysans en colère, Biden aurait bien aimé un love-love avec l’État d’Israël sans manifestations géantes de soutien à la Palestine en Amérique et Milei aurait adoré faire reculer de plusieurs décennies les droits des travailleuses et des travailleurs sans avoir à se taper des casserolades, des démonstrations de rue et des grèves.
Il en va de même des violences sociales et patriarcales faites aux femmes. Ce serait bien plus arrangeant de dire que ce ne sont que des témoignages isolés de femmes esseulées.
Mais la réalité est sans appel : moins bien payées, moins considérées, contraintes aux injonctions vestimentaires, sommées d’être ceci ou cela, reléguées au rôle d’appoint, ventres et nourricières de la nation à moindre coût, c’est peu dire qu’elles sont encore considérées comme mineures par tous les gouvernements du monde. Mais qu’attendre d’eux ? De ces défenseurs du capitalisme, du colonialisme, de l’ordre et de la matraque pour qui le patriarcat est un des piliers du système à côté de l’exploitation ?
C’est bien pourquoi, pas une seule femme en ce monde ne doit plus être inquiétée pour ce qu’elle est, mais de même, pas un seul travailleur ne doit se sentir étranger à ce combat. Notre émancipation sociale, quel que soit notre genre, notre couleur, nos origines ou notre religion sera le résultat d’un combat commun contre le capitalisme et l’impérialisme, pour la révolution et le communisme !
Texte d’un tract du NPA du 29 février 2024
[Télécharger le tract en PDF, version avec l’appel pour la manifestation parisienne]
[Télécharger le tract en PDF, version avec espace en blanc pour inclure un rendez-vous local]