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Choc des savoirs : dans le Rhône, pas de retrait, pas de rentrée !

Personnel mobilisé contre la réforme du choc des savoirs,collège Gilbert Chabroux, Villeurbanne, 30 avril 2024

Sur la place de la Comédie, devant l’Opéra de Lyon, cent-cinquante personnes étaient rassemblées ce lundi 29 avril. Beaucoup portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, par exemple, « Attal, ministre du tri social », « Non au tri » ou encore « Choc des savoirs, briseur d’espoir » ! Ces enseignants, surveillants mais aussi parents d’élèves étaient réunis pour dénoncer la réforme du choc des savoirs annoncée par Gabriel Attal alors qu’il était encore ministre de l’Éducation nationale. La mesure sur laquelle se cristallise la colère est l’instauration de groupes de niveau en français et en mathématiques pour les classes de 6e et 5e dès la rentrée 2024. Concrètement, dans ces disciplines, il s’agirait de séparer les élèves obtenant les plus faibles résultats de ceux obtenant les meilleurs !

Mais, pas question pour le personnel d’accepter une mesure qui ne pourrait qu’accentuer les inégalités scolaires et le tri social à l’école ! Après plusieurs journées de grève en mars et en avril, ils voulaient éviter que les vacances de printemps marquent un essoufflement de la mobilisation. Plusieurs syndicats du Rhône, soutenus par la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), avaient donc appelé à reprendre la mobilisation dès le retour en classe prévu pour le 29 avril, avec comme slogan : « Pas de retrait, pas de rentrée ! » Le mot d’ordre a été particulièrement suivi dans les établissements de la métropole lyonnaise où, dans de nombreux collèges, les équipes éducatives en grève étaient réunies ce lundi matin pour organiser une journée collège mort le lendemain. Il s’agissait de prendre contact avec les parents d’élèves pour qu’ils n’envoient pas leurs enfants en classe afin de manifester, eux aussi, leur rejet de la réforme du choc des savoirs.

Résultat, mardi 30 avril, dans de nombreux collèges de l’agglomération lyonnaise, les couloirs, salles de classe et cours de récréation étaient bien vides : plus de 90 % d’absents au collège de la cité scolaire Saint-Exupéry dans le quatrième arrondissement ou au collège des Iris à Villeurbanne par exemple. À quelques centaines de mètres des Iris, avec deux tiers d’absents, les élèves étaient un peu plus nombreux au collège Gilbert Chabroux. Mais le personnel mobilisé était fier d’avoir construit cette journée en un jour seulement ! La veille, constatant qu’ils étaient majoritairement en grève, ils avaient pris la décision de prendre contact avec les parents d’élèves du collège pour organiser une opération collège mort dès le lendemain. Il s’agissait continuer la mobilisation en même temps que les autres établissements de l’agglomération ! Au matin du mardi 30 avril, ils étaient aux portes de l’établissement pour discuter avec les parents d’élèves des conséquences de la réforme. L’occasion a aussi été saisie de prendre la pose pour une photo devant les grilles du collège décorées des pancartes confectionnées la veille ou lors de précédentes manifestations. Ici, comme dans tous les établissements mobilisés, on est fiers de s’organiser pour exprimer notre refus de la politique de tri social des élèves orchestrée par Attal ! Mais on sait aussi que pour faire reculer le gouvernement, il faudra une mobilisation d’ensemble, à l’échelle nationale !

Correspondant