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Une nouvelle loi homophobe en Bulgarie

Manifestation devant le Parlement de Sofia pour protester contre l’adoption de la loi homophobe

Alors que les différents partis bulgares présents au Parlement n’arrivent pas, depuis trois ans, à former un gouvernement tenant plus de quelques mois, ils réussissent néanmoins à s’accorder quand il s’agit de promulguer les lois les plus réactionnaires.

Mercredi 7 août a en effet été votée, à une large majorité, une loi interdisant à l’école « la propagande et la promotion […] d’idées liées à une orientation sexuelle non traditionnelle ou à la détermination d’une identité de genre autre que biologique ». Surfant sur les polémiques largement alimentées par l’Église orthodoxe autour des JO de Paris qui feraient « trop de place aux minorités », c’est la formation d’extrême droite Vazrajdane (Renaissance) qui, emboîtant le pas à la Hongrie, a proposé cette loi qui reviendra en bref à interdire dans les écoles toute expression ou discussion à propos des personnes LGBTI.

Les conséquences seront évidemment désastreuses pour les enfants se questionnant sur leur genre ou leur sexualité : les cours d’éducation sexuelle ne traiteront plus que de l’hétérosexualité. La lutte contre le harcèlement des jeunes gays, lesbiennes ou trans deviendra bien plus difficile. Sans parler de la très probable augmentation des violences à leur égard, qui se fera sous l’œil complice d’un État déjà rappelé à l’ordre à cause d’une justice laxiste envers les coupables d’infractions ou délits LGBTIphobes.

Cette loi est un pas de plus après des années de politique de plus en plus homophobe, en même temps qu’une manœuvre démagogique de l’extrême droite, à quelques semaines de nouvelles élections législatives, qui obtient ainsi que la majorité des partis parlementaires rejoignent sa politique. En Bulgarie, le mariage civil entre deux personnes de même sexe est illégal, tout comme en Hongrie où les loi homophobes ont valeur de modèle pour les politiciens bulgares.

Cette loi a suscité l’indignation de nombre de politiciens, en particulier au sein de l’Union européenne. Pas au point d’obtenir un désaveu de la part de cette dernière qui ne veut pas condamner une loi « en cours d’adoption ». Mais la porte-parole de l’UE nous rassure : « Nous défendons une Union où vous pouvez être qui vous êtes. » En effet, dans l’UE, si l’on n’a pas partout le droit d’être gay ou trans, on a bien le droit d’être facho ! Malgré les belles paroles sur la défense des droits des minorités, difficile de croire qu’il y a aura une réaction face à cette loi bulgare quand on voit l’inaction face aux lois du même calibre passées en Hongrie.

« Appelons les choses par leur nom. Le débat d’aujourd’hui porte sur la perversion. Il existe deux genres et une erreur naturelle : les hermaphrodites. Tout le reste n’est qu’horreur », a lancé la députée d’extrême droite Zvezdelina Karavelova.

Oui, appelons les choses par leur nom : cette loi est une abomination et cette députée une ordure. Nous nous trouvons résolument du côté de celles et ceux qui, au quotidien, luttent pour leur survie et leurs droits. Toute notre solidarité aux LGBT et aux opprimés de Sofia et d’ailleurs, et particulièrement à celles et ceux qui, le jour même de la promulgation de la loi, ont pris la rue : leur combat est le nôtre !

Carma Corku