Nos vies valent plus que leurs profits

Chez les donneurs d’ordre, c’est Ford qui ouvre (encore) le bal !

Le constructeur américain a annoncé en juin dernier qu’il comptait supprimer 1 600 postes dans son usine de Valence en Espagne, après les 1 100 postes déjà supprimés en 2023. C’est pourtant cette usine que Ford avait choisie pour y produire son nouveau véhicule électrique, au détriment de l’usine allemande de Sarrelouis condamnée à fermer en 2025, laissant près de 4 000 salariés sur le carreau. Non contents d’avoir joué la concurrence entre les travailleurs des deux usines, en leur faisant miroiter une possible « solution industrielle », les dirigeants de Ford leur font finalement payer la baisse de production à tous.

Ford n’en est pas à son coup d’essai : l’entreprise a fermé de nombreux sites au Pays de Galles, en Belgique, en Pologne et au Portugal au début des années 2010, jusqu’à celle de Blanquefort en 2019. Il s’agissait déjà de réduire la gamme de ses véhicules en supprimant les plus populaires, donc les moins chers (comme la Ford Fiesta à l’époque, la Focus aujourd’hui), jugés pas assez rentables…

Ford a montré une voie aux autres constructeurs : au prétexte du passage à l’électrique, la tendance est bien à la priorisation des modèles de milieu ou haut de gamme aux marges plus grandes, et ils la font payer aux travailleurs à grands coups de réduction d’effectifs.

Adrian Lansalot

 

 


 

 

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