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Carrefour épinglé pour « travail forcé » en Arabie saoudite

Une enquête de l’ONG Amnesty International dénonce les conditions de travail dans les magasins et entrepôts du groupe Carrefour en Arabie saoudite, gérés par un de ses franchisés, MajidAl Futtam, basé à Dubai. Le rapport évoque plus de 60 heures de travail hebdomadaire, des heures supplémentaires non payées, ou encore des suspicions de « travail forcé » lors d’un jour de congé. Au total, 17 travailleurs, originaires du Népal, d’Inde et du Pakistan et employés par des sous-traitants, pour travailler dans des sites à Ryad, Jeddah et Dammam, gérés par Majid Al Futtaim, ont été interrogés par Amnesty International. L’un d’entre eux a ainsi qualifié son logement d’« étable », décrivant une seule et même pièce dans laquelle six personnes devaient faire la cuisine, manger, dormir et aller aux toilettes. Cerise sur le gâteau, pour se faire embaucher, nombre d’entre eux ont dû débourser des « frais de recrutement », d’un montant moyen de 1 200 dollars (1103 euros). Interrogé la direction du groupe Carrefour a indiqué qu’un expert indépendant avait été « missionné » pour enquêter sur « l’ensemble des exigences relatives aux droits de l’homme ». Il n’y a plus qu’à attendre… Carrefour est parfaitement au courant de ces pratiques puisqu’en février dernier l’entreprise avait annoncé avoir remboursé 1,9 million de dollars (1,75 million d’euros) à plus de 700 travailleurs contractuels en Arabie saoudite, soumis à des frais de recrutement illégaux et à d’autres abus. Abus qui continuent.