En visite dans la cité phocéenne, les ministres de l’Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Didier Migaud ont multiplié les déclarations choc promettant de faire « front commun » dans la « lutte contre la criminalité organisée ». Selon eux, la lutte contre les trafics de drogue devrait s’appuyer sur les mêmes outils que l’anti-terrorisme. Retailleau promet en outre la création d’un « véritable parquet national » et celle de « quartiers spécifiques » pour les dealers en milieu carcéral. Mais il a aussi envisagé la promulgation d’un « plan anti-stupéfiant » qui comprendrait surtout des mesures anti-pauvres, notamment des punitions collectives à l’égard des familles des jeunes exploités par les trafiquants, comme l’expulsion de logements sociaux ou la suppression d’allocations. Sans que ni l’un, ni l’autre ne s’interrogent pour tenter de comprendre pourquoi les points de deal prospèrent dans les quartiers où vivent les populations les plus démunies.