Dans son classement annuel publié le 2 mai, à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières alerte sur les menaces économiques pesant sur les médias et les journalistes. Ils sont confrontés à des situations « problématiques », « difficiles » ou « très graves » dans les trois quarts des 180 pays évalués. Multiplication des fermetures de médias, domination des géants du numérique, mainmise de milliardaires… Les pressions économiques menacent partout cette liberté pointant notamment une « dégradation inquiétante » aux États-Unis sous le mandat de Donald Trump. L’économie du secteur est en outre « mise à mal » par les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), dont les plateformes, « largement non régulées, captent une part croissante des revenus publicitaires » et participent à « la prolifération de contenus manipulés ou trompeurs ». Et de noter également qu’en France une « part significative de la presse nationale est contrôlée par quelques grandes fortunes », ce qui interroge sur « l’indépendance réelle des rédactions ». Enfin une trentaine d’États musèlent la presse par la violence interdisant les médias, emprisonnant, voire assassinant les journalistes. En un mot, sous le capitalisme, la presse vraiment libre n’existe qu’à la marge.