Nos vies valent plus que leurs profits

Arabie saoudite : des domestiques kényanes victimes d’un esclavage moderne

S’appuyant sur des dizaines de témoignages de femmes originaires du Kenya et embauchées comme employées de maison, l’ONG Amnesty International dénonce les conditions abusives et discriminatoires qu’elles subissent. Beaucoup sont contraintes de travailler régulièrement plus de 16 heures par jour, sans congé et sans pouvoir quitter la maison de leur employeur, qui confisque même leur passeport et leur téléphone. Leur salaire mensuel moyen s’élève à 900 riyals saoudiens (213 euros) par mois, soit environ 0,45 euro de l’heure. Certains employeurs retardent le versement des salaires, d’autres ne les paient pas du tout. Malgré la charge de travail excessive et le salaire misérable, la majorité des femmes ont déclaré que leur employeur les privait de nourriture ou ne leur donnait que des restes, parfois avariés. Elles sont insultées, humiliées, frappées, parfois agressées sexuellement et violées. Enfin de nombreuses femmes ont raconté qu’elles se faisaient traiter de noms très péjoratifs et racistes, tels que hayawana (animal), khaddama (servante) et sharmouta (prostituée), entre autres remarques sur leur couleur de peau et leur odeur corporelle. Dans cette charmante monarchie du prince héritier Mohammed Ben Salmane, grand copain de Macron et de Trump et qui incarne paraît-il « la modernité », les autorités laissent faire quand elles ne nient pas carrément les faits.