Nos vies valent plus que leurs profits

Moratoire sur la fermeture des maternités… et loi du profit

L’Assemblée nationale a approuvé en première lecture un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités. Leur nombre est passé de 1 369 en 1975 à 464 aujourd’hui, c’est-à-dire qu’il a été divisé par trois. Conséquences : des femmes enceintes ont de plus en plus de difficulté à y accéder et font parfois plus d’une heure de voiture pour pouvoir recevoir les soins nécessaires. Or le risque de décès néonatal est multiplié par deux lorsque le trajet jusqu’à la maternité dépasse 45 minutes. Cela explique en partie la hausse de la mortalité infantile dont le taux est passé de 3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants en 2011, à 4,1 en 2024. Durant ce moratoire, un « état des lieux » sera réalisé sur les maternités pratiquant moins de mille accouchements par an qui sont considérées comme « moins sûres ». Mais, le plus souvent, notamment dans le secteur privé, les décisions de fermeture ne reposent pas sur des critères de santé publique mais sur des logiques de rentabilité. Alors, moratoire ou pas, la loi du profit continuera de s’appliquer.