Nos vies valent plus que leurs profits

Un cadre d’échanges indispensable, libre et sans concessions

Les 16, 17 et 18 mai se sont réunis dans le cadre d’une rencontre de forces internationalistes presque une quarantaine d’organisations révolutionnaires de quatre continents. Cette rencontre est le fruit du travail du comité promoteur qui a porté les deux précédentes rencontres de 2023 et 2024 tenues à Milan. Ce comité regroupe à l’origine des organisations italiennes issues d’une partie des traditions des oppositions de gauche formées il y a un siècle pour combattre la dégénérescence de la révolution d’Octobre en Russie. Composé des organisations, Associazione Marxista Rivoluzionaria Controvento, Contro Corrente, Lotta Comunista, Partito Comunista dei Lavoratori, Rivoluzione Comunista et Sinistra Anticapitalista, ce comité originel a intégré le NPA-Révolutionnaires en 2024. Lors de ces échanges, 41 contributions écrites d’organisations ont été soumises à la discussion, de la part de militants venus d’une vingtaine de pays : de l’Argentine au Japon et la Chine, des États-Unis à l’Australie, de l’Algérie et du Kenya à la Bulgarie, de la Russie à l’Ukraine en passant par la Turquie, le Liban, l’Angleterre et le Pakistan. Les deux premières journées ont été consacrées aux questions internationales autour de la montée des rivalités inter-impérialistes, la dernière à l’intervention révolutionnaire dans les syndicats et les entreprises.

Une partie de l’archipel révolutionnaire

La rencontre a permis de faire discuter un arc large de courants – allant de l’anarcho-syndicalisme à une partie du trotskisme en passant par la gauche communiste – a été dominée, sans surprise, par des différences de positions et d’analyses, de choix d’interventions et échelles d’implantation, et de lieux et de conditions de militantisme, puisque les contributions émanaient de révolutionnaires militant dans des démocraties impérialistes, des régimes autoritaires, des dictatures, des pays en guerre, des pays dominés par l’impérialisme. Malgré nos invitations par plusieurs biais, des courants importants ont décliné l’occasion d’une discussion internationale : Lutte ouvrière, le Parti des travailleurs et Révolution permanente pour ne prendre que le cas français. Il est vrai qu’il s’agit de discussions difficiles parce qu’elles ne déboucheront vraisemblablement pas sur des succès immédiats.

Des tâches difficiles qu’il faut affronter

L’absence d’échanges à ce niveau entre courants révolutionnaires, depuis deux générations militantes, pose bien logiquement d’importantes difficultés de compréhension mutuelle, qui tiennent à la fois à des divergences profondes et à des niveaux divers d’expériences et de qualification. N’étant qu’un produit dérivé de la lutte de classe, le milieu révolutionnaire est à l’image de la situation présente : ses imperfections nous laissent deviner des tâches immenses. Mais ce chemin ne souffre aucun raccourci : la cohérence centralisée d’une intervention internationale des révolutionnaires, tout comme la compréhension commune des tâches communes ne pourront faire l’économie de ces échanges d’expériences. Les opportunités révolutionnaires, bien sûr, feront émerger les expériences et sélectionneront les directions qui les porteront. Ce travail de confrontation est juste un préalable nécessaire mais non suffisant, avec des limites qui n’agacent que les impatients. L’ensemble des contributions en anglais seront publiées début juin, puis en français et en castillan, et accessibles aux lecteurs de Révolutionnaires.

 

 


 

 

Les participants

Alliance pour la liberté des travailleurs – Grande-Bretagne, Alternativa Libertaria/FdCA – Italie, AMR ControVento – Italie, Collectif Révolution Permanente (CoReP) – France, Autriche, Turquie, Espagne, Argentine, Comité pour une internationale ouvrière (CIO) – Allemagne, Afrique du Sud, Algérie, Autriche, Chili, États-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Inde, Irlande, Japon, Malaisie, Nigeria, Russie, Sri Lanka, Contre Courant – Italie, Diethnismos – Grèce, Fédération des anarcho-communistes de Bulgarie (FACB), Groupe de militants socialistes – Algérie, Initiative anarcho-syndicaliste – Serbie, Ligue communiste internationale (Spartacist League) – Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Mexique, Philippines, Ligue communiste révolutionnaire (Tankyu-ha) – Japon, Ligue pour la Cinquième Internationale (L5I) — Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne, Suède, Suisse, Pakistan, Ligue socialiste internationale (LIS) – Argentine, Biélorussie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, États-Unis, État espagnol, France, Kenya, Liban, Nicaragua, Pakistan, Paraguay, Russie, Ukraine, Uruguay, Venezuela (dont : Congrès révolutionnaire permanent – Kenya, Salidarnast Belarus – Biélorussie, Zakhist Pratsi –Ukraine, Ligue socialiste – Ukraine, Lotta Comunista – Italie, Mas Mouvement alternative socialiste – Portugal, Mouvement Socialiste Révolutionnaire – membre de Point de vue internationaliste – Nigeria, Izar (Gauche anticapitaliste révolutionnaire) – État espagnol, Nouveau Prométhée – Russie, NPA-Révolutionnaires – France, Organisation des communistes internationalistes de Grèce (OKDE-Spartakos) – Grèce, Organisation des travailleurs socialistes (OST) – Argentine, Parti communiste des travailleurs (membre de l’Opposition trotskiste internationale) – Italie, Plate-forme d’unité des travailleurs et de solidarité des peuples (BIR-KAR) – Turquie, Point de vue internationaliste – Australie, Afghanistan, Belgique, Chypre, Grèce, Iran, Irlande, Nigeria, Roumanie, Taïwan, Turquie, Refondation et Révolution (membre de l’Oti) – États-Unis, Réseau international des travailleurs – Australie, Chypre, Grèce, Turquie, Revolutionär Sozialistische Organisation (RSO) – Allemagne, Rivoluzione Comunista – Italie, Sinistra Anticapitalista – Italie, Socialisme ou barbarie – Argentine, Brésil, Costa Rica, France, Socialist Alternative – Australie, Socialistes révolutionnaires trotskistes (L5i) – Chine, Tendance Communiste Révolutionnaire Internationale (TCRI) – Argentine, Brésil, Mexique, Israël-Palestine occupée, Russie, Ukraine, Corée du Sud, Nigeria, Grande-Bretagne, Autriche. Observateur présent : Frontline – Sri Lanka.

 

 


 

 

L’internationalisme concret : rencontres de forces internationalistes à Paris les 16, 17, 18 mai 2025

Sommaire du dossier paru dans Révolutionnaires n° 35