Après le drame survenu devant un collège de Nogent (Haute-Marne), où un élève a poignardé à mort une surveillante, la droite a, comme son habitude, surfé sur ce fait divers tragique pour vendre sa camelote sécuritaire. Le Premier ministre veut – sous15 jours – interdire la vente de couteaux aux mineurs et faire expérimenter des portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements, portiques dont l’efficacité s’est avérée, là où ils existent déjà, des plus douteuses. Retailleau promet plus de policiers et de gendarmes pour fouiller les sacs et Darmanin a redit qu’il voulait supprimer l’excuse de minorité pour les mineurs délinquants. Et tous en chœur de reprendre l’air bien connu de la montée inquiétante de la délinquance chez les jeunes. Une ânerie contredite par les statistiques qui montrent une baisse de 25 % du nombre de mineurs poursuivis par la justice entre 2016 et 2023 (passant de 64 934 à 48 389). Alors oui, bien des jeunes sont mal dans leur peau et dans leur tête, ce qui n’a rien d’étonnant vu la société dans laquelle nous vivons. Pour les aider, il faudrait plus d’enseignants, plus de surveillants, plus d’assistantes sociales et de conseillers pédagogiques à leur écoute. Mais cela coûte trop cher pour nos gouvernants qui préfèrent le recours à la matraque. Pourtant l’exemple des États-Unis, où les tueries dans les collèges et lycées font régulièrement la une des médias, devrait faire réfléchir. Car là-bas ceux qui se rendent coupables de tels méfaits sont passibles… de la peine de mort. Ce qui ne les a jamais empêchés de passer à l’acte.