Nos vies valent plus que leurs profits

Grève nationale chez Vivalto, les cliniques rouennaises mobilisées

 

 

Mardi 30 septembre a été une importante journée de mobilisation nationale pour les employées des établissements de santé Vivalto. C’est la période de négociations annuelles obligatoires (NAO) et les discussions qui ont été menées en septembre par l’intersyndicale n’ont pas débouché sur des valorisations des salaires. Le groupe aurait justifié son refus en arguant « qu’il ne reçoit pas d’aides de l’État à la hauteur de ses attentes ».

Vivalto Santé, créé en 2009, est le troisième groupe de santé privée le plus lucratif en France. Le groupe possède 100 établissements en Europe, dont 52 en France. Il appartient en partie à la BNP Paribas ou au Crédit agricole, parmi de nombreux autres investisseurs. Le groupe continue à racheter hôpitaux et cliniques à tour de bras, et mène ouvertement une politique qui bénéficie aux actionnaires, trouvant toujours plus d’argent à mettre dans les rachats et jamais pour les salaires des soignantes et des soignants.

La délivrance du soin est devenue un marché juteux pour les capitalistes, et Vivalto Santé affiche un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros. Les salariées du groupe ont bien raison de demander des augmentations de salaire quand on voit les résultats prospères de ceux qui les exploitent.

L’appel national à la grève aurait été bien suivi dans plus d’une trentaine d’établissements partout en France. Mardi matin à Rouen, près de 200 salariées grévistes des cliniques Mathilde, de l’Europe et Saint-Antoine se sont retrouvées devant leur établissement pour demander des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail. Les grévistes de Mathilde ont rejoint celles et ceux de l’Europe pour y tenir un piquet de grève dynamique toute la journée. C’est avec le soutien appuyé des automobilistes qui passaient à côté de la clinique que le personnel en grève a pu exprimer ses revendications. Au-delà des meilleurs salaires, les gréviste demandent notamment plus d’embauches, plus de lits, plus de matériel et la rénovation des vieux bâtiments.

Si, pour l’instant, les grévistes attendent de voir le résultat national de cette grève, il n’est pas impossible que le mouvement soit reconduit pour le 2 octobre, dans le cadre de la journée de grève nationale, afin d’imposer un rapport de force favorable avec groupe Vivalto et gagner sur leurs revendications.

Correspondante