
Mercredi dernier, à la prise de poste dans un service de rééducation d’un hôpital parisien : trois aides-soignantes au lieu de cinq, pour 36 patients. La situation est récurrente : depuis des mois, le service tourne avec moitié moins d’aides-soignantes et celles-ci réclament des embauches.
Mais cette fois, c’en est trop. Hors de question de se plier une fois de plus à ces conditions de travail et de soin infernales. Les soignantes refusent de prendre leur poste. Elles tirent l’alarme auprès de la direction. Malgré les pressions, elles s’en tiennent à distribuer les petits-déjeuners aux patients, et rien d’autre. En à peine une heure, le ton change, tous les cadres rappliquent : il faut faire reprendre le travail, donc étrangement, d’un coup, les solutions pleuvent, y compris les plus absurdes comme faire venir des collègues de la suppléance, quitte à les retirer des services où ils étaient en train de travailler…
Au final, la direction s’engage à respecter dès maintenant les effectifs du service, ce qui implique nécessairement d’embaucher. Des promesses à surveiller et en sachant, désormais, qu’on peut faire reculer la direction !
Correspondante
Sommaire du dossier
- La santé braquée pour les profits : état d’urgences
- Déserts médicaux et pénurie de médecins : à qui la faute ?
- À l’AP-HP, coup de sang contre le sous-effectif
- Institut Gustave Roussy : vive le fric et l’exploitation
- Nouveau CHU de Nantes : aux petits soins des capitalistes de bâtiment et de la santé
- Hôpital psychiatrique de Novillars : la colère s’organise
- Hôpital du Rouvray : la psychiatrie au bord du gouffre
- Progrès et hypocrisie des lois « fin de vie »
- Livre — État d’Urgences : le quotidien d’une médecin en lutte pour l’hôpital public, de Caroline Brémaud