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Antisionisme, une histoire juive, un livre de Béatrice Orès, Michèle Sibony et Sonia Fayman

 

 

Syllepse, 2023, 366 p., 25 €

 

 

Alors qu’Emmanuel Macron prétend que l’antisionisme est la forme réinventée de l’antisémitisme, les autrices Béatrice Orès, Michèle Sibony et Sonia Fayman nous rappellent que depuis la fin du 19e siècle, l’opposition juive au sionisme a surtout alimenté les débats parmi des Juifs, à la fois en Europe, dans le monde arabe, en Amérique et ailleurs.

Ces 368 pages sont essentiellement un recueil de textes historiques et contemporains d’intellectuels juifs de renom. Ils expliquent leur refus du sionisme, une forme de nationalisme colonialiste qui tourne le dos à la tradition juive, qu’elle soit religieuse ou laïque. Du rabbin Issac Wise au révolutionnaire Léon Trotski, des philosophes Hannah Arendt et Daniel Bensaïd, de l’universitaire Ariella Aïsha Azoulay au militant Abraham Serfaty en passant par des Israéliens comme Michel Warschawski, Hilla Dayan et Ilan Pappe, ce livre nous rappelle des vérités que les inconditionnels de la politique israélienne essaient de nous faire oublier. Quelques organisations sont également à l’honneur, allant du Bund (Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie) en passant par la Conférence centrale des rabbins américains et l’UJFP (Union juive française pour la paix) dont les autrices de cet ouvrage sont membres. C’est un rappel informatif et salutaire qui situe l’antisionisme dans le cœur d’un débat séculaire qui a fait rage à l’intérieur de la communauté juive, bien avant qu’il ne fasse irruption auprès du grand public.

Richard Wagman