On rend hommage, un peu partout dans le pays aux victimes (130 morts et 413 blessés) des attentats islamistes du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis. Mais un aspect de l’affaire que l’on met rarement en avant est que, sous couvert de l’état d’urgence décrété à l’époque par François Hollande et qui n’a pris fin que deux ans plus tard, les autorités ont commencé à restreindre les libertés individuelles, un mouvement qui continue aujourd’hui. Les assignations à résidence se sont multipliées sous tous les prétextes, la dissolution des associations facilitée, de nombreux sites Internet fermés, des perquisitions tous azimuts mises en œuvre et des manifestations interdites. Pour ne rien dire de l’utilisation des drones par la police ou du recours à la vidéosurveillance algorithmique. Et cela toujours au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais, la plupart du temps, ce ne sont pas les terroristes qui sont visés, mais les militantes et militants politiques et syndicaux, celles et ceux qui manifestent, soutiennent les Palestiniens, défendent l’écologie, etc. Les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence, supposées être ponctuelles à l’origine, sont devenues pérennes.