À l’hôpital Xavier Arnozan de Pessac, qui dépend du CHU de Bordeaux, le personnel de l’Ehpad est en grève reconductible depuis le 2 février.
Les aides-soignantes, infirmières et ASH dénoncent des conditions de travail devenues insupportables, elles et ils exigent le remplacement des absences (qui correspondent actuellement à 11 % du personnel) mais aussi la réévaluation du taux d’encadrement des résidents. À titre d’exemple, chaque aide-soignante (AS) s’occupe actuellement de 15 à 17 résidents le jour (chaque unité héberge 15 personnes de façon permanente et dispose de 2 places pour des hébergements temporaires)… chiffre qui monte la nuit à 45 à 51 résidents puisqu’il y a une seule AS pour les trois unités qui composent l’Ehpad.
Cet Ehpad reçoit des personnes âgées ayant des troubles cognitifs qui demandent beaucoup d’attention et de soins mais étaient pour la plupart d’entre elles valides quand l’Ehpad a ouvert il y a quelques années. Sauf qu’aujourd’hui, nombre d’entre elles ne le sont plus et le nombre d’employés n’a pas évolué.
Les banderoles installées à l’entrée de l’hôpital dénoncent la « maltraitance » que subissent les personnes âgées et les agents, le manque d’AS, d’IDE mais aussi de temps médical (un seul médecin qui prend un mi-temps, toujours pas compensé), d’assistante sociale pour accompagner les familles…
Vendredi 17 février, la CGT appelait à un rassemblement de soutien devant les portes de l’hôpital. À côté d’une partie des salariées grévistes, nous étions nombre de militantes et militants du CHU mais aussi de l’Énergie, de la Poste, des jeunes, des militants de RP, du NPA, de LFI, venus apporter notre soutien et faire le lien entre tous les combats en cours, dont celui des retraites. La presse était également présente.
L’initiative a non seulement renforcé la confiance des grévistes présentes dans leur combat, mais elle a aussi bizarrement convaincu le directeur des soins du CHU et la cheffe de pôle de venir rencontrer les grévistes… et alors que depuis plus de 15 jours tant l’ARS que la direction du CHU faisaient le mort, une réunion vient enfin d’être annoncée le 3 mars entre la direction de l’Ehpad et l’ARS visant à « arriver à une adéquation entre les effectifs et les besoins en soins »… En attendant, la lutte continue !
Isabelle Ufferte