Orion, nouveau logiciel de gestion et de programmation des journées de travail des conducteurs de train, est déployé depuis le 1er novembre sur la gare Saint-Lazare, site « pilote », transformé en crash-test grandeur nature. Lenteur astronomique, bugs en tout genre, non-respect des accords locaux en termes de durée et d’organisation des journées de travail, modifications au dernier moment : les conditions de travail sont devenues impossibles pour les conducteurs et les gestionnaires de moyens (en charge du planning des conducteurs). Et pour les usagers, des trains supprimés à la pelle sèment la pagaille.
La faute à la technologie ? Plutôt un exemple de « progrès » à la sauce patronale, tourné contre les travailleurs. Orion n’a pas du tout été conçu pour faciliter le travail des gestionnaires de moyens, mais pour permettre des suppressions de poste : à quoi bon garder des salariés si un logiciel fait tout à leur place ? Logiciel qui a le chic de rester esclave de sa programmation patronale et de ne jamais se rebeller… Quant à la manière de se servir des 700 conducteurs de Saint-Lazare comme des cobayes alors que rien n’exigeait la mise en place immédiate d’un logiciel si défaillant, elle montre à quel point les patrons ont le sens du sacrifice… des autres !
Deux journées de mobilisation réussies, le 21 puis le 30 novembre, ont montré le niveau de colère chez les conducteurs et une nouvelle grève est d’ores-et-déjà prévue pour le 11 décembre. La mobilisation s’amplifie contre Orion et, surtout, contre les patrons qui se cachent derrière !
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