Nos vies valent plus que leurs profits

Institut Gustave Roussy (94) : vive le fric et l’exploitation

Établissement privé d’intérêt collectif « à la pointe » du traitement des cancers, l’Institut Gustave Roussy (IGR) de Villejuif est, comme tout hôpital, d’abord financé par l’assurance maladie. À cela s’ajoutent les crédits publics de recherche, les legs et les dons. Un business très lucratif, qui lui permet d’ailleurs de reprendre un hôpital en Égypte via sa filiale Gustave Roussy International.

Malgré tout ce fric, il n’y a pas de petites économies. Une des cibles de la direction, l’équipe de suppléance, appelée « pool ». Le personnel qui y travaille est censé remplacer les absences « prévues » (arrêt maladie important, congé maternité, poste non remplacé) – ce qui en soi est déjà aberrant puisqu’en cas de longue absence, il faut embaucher.

Polyvalents et mobiles, les salariés du pool ont donc une bonne maîtrise de la cancérologie, pourtant le pool est décrié par des cadres. Certains reprochent aux collègues de ne pas avoir les compétences nécessaires pour remplacer. Alors que dire des collègues embauchés en intérim qui dépannent au jour le jour les absences imprévues ? Le but de ces critiques : que les longues absences soient d’abord compensées par des heures sup’ ou par un dépannage entre départements. La collègue de chirurgie du 5e étage se retrouve par exemple last minute à dépanner en chirurgie au 2e pour remplacer une collègue dont l’accouchement a pris tout le monde au dépourvu… Et les salariés du pool feront, eux, les remplacements des intérimaires. En fait, en s’attaquant au pool de suppléance, il s’agit consciemment de faire faire autant à moins nombreux.

Correspondant

 

 


 

 

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