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La mise en place de l’ordre colonial contre les Kanak

Tout au long du XIXe siècle, les grandes puissances ont étendu leur empire colonial partout sur la planète, dont le Pacifique. L’État français a cherché à faire de la Nouvelle-Calédonie, déclarée « possession française » en 1853, une « colonie de peuplement ». Des milliers de condamnés au bagne y furent transportés pour défricher, cultiver, construire des lignes de chemin de fer… Une fois leur peine purgée, ces bagnards furent obligés de rester sur place et reçurent un lopin de terre, pris sur celles des Kanak. Ce sont les ancêtres des « Caldoches » d’aujourd’hui.

Après 1871, ils ont été rejoints par une vague de condamnés politiques : plusieurs milliers de communards, mais aussi des Kabyles qui s’étaient révoltés contre la domination coloniale en Algérie, ont subi à leur tour l’enfer du bagne. Louise Michel, communarde et militante révolutionnaire, aura été l’une des rares à prendre fait et cause pour les Kanak.

Cette colonisation s’est faite dans une extrême violence contre la population kanak. Dépossédée de ses terres et soumise à un code de l’indigénat, elle a été parquée dans des réserves, quand elle n’a pas été purement et simplement exterminée : entre 1850 et 1901, la population kanak est ainsi passée de 50 000 à moins de 30 000 personnes.

Les Kanak ne se sont jamais résignés à l’occupation française, à l’image de la grande insurrection de 1878 derrière le chef Ataï. L’armée française y répondit par une répression terrible : des villages ont méthodiquement été détruits et de 1 000 à 1 500 Kanak ont été massacrés. La « tête d’Atai », confisquée par la France, n’a été rendue aux Kanak… qu’en 2014 !

Boris Leto

 

 


 

 

Cet article fait partie du dossier publié dans Révolutionnaires no 15.

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