L’avion, Poutine, l’Amérique… et moi
Marc Dugain
Albin Michel, 2024, 248 p., 22,90 €
Tout est dans le titre, enfin presque. Marc Dugain nous avait habitué depuis une trentaine d’années à ce qu’on pourrait appeler des romans d’investigation s’attaquant à de multiples mensonges d’État, aussi bien aux États-Unis que dans la Russie de Poutine, dont son formidable roman sur le FBI, La malédiction d’Edgar (la vie d’Edgard Hoover), ou Une exécution ordinaire, sur le naufrage du sous-marin Koursk en 2000, et bien d’autres. Cette fois, l’auteur change un peu de registre. Il s’agit d’une quasi-autobiographie, « mélangeant la fiction au réel pour mieux accéder à la vérité » selon son expression. Et le roman suit les bifurcations de la vie de l’auteur : lycéen « marxiste freudien » dans les années 1970, devenu trader dans une grande banque aux États-Unis, puis s’éloignant des affaires en achetant une petite compagnie d’aviation, pour à la quarantaine se consacrer à l’écriture au travers de multiples investigations géopolitiques. Au point d’être approché (sans succès !) par la CIA ou le FSB. Des portraits de Poutine ravageurs. Sans oublier les aléas de sa vie personnelle, mais aussi les amours à distance du narrateur avec une affairiste new-yorkaise, qui déclare tout savoir de lui… croit-elle. Addictif.
H.C.