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Le droit à l’avortement menacé en Europe

Dans un rapport analysant les droits d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans une quarantaine de pays d’Europe, Amnesty International lance un cri d’alarme en constatant : « Des victoires durement acquises en matière de droits reproductifs courent un risque grave d’être compromises par une vague de politiques régressives, soutenues par le mouvement anti-genre et défendues par des politiciens et politiciennes populistes ayant recours à des pratiques autoritaires. » Parmi les différents obstacles « administratifs, sociaux et financiers » qui restreignent l’accès des femmes à l’avortement le rapport signale notamment que dans plus d’une dizaine de pays – comme l’Allemagne, l’Autriche et la Bulgarie – le coût de l’ IVG peut être « prohibitif » quand elle n’est pas prise en charge par le système de santé. Dans d’autres, comme l’Italie, la Croatie et la Roumanie, le nombre « très élevé » de professionnels de santé refusant de pratiquer les avortements en raison de convictions personnelles ou religieuses compromettent l’accès à la procédure. De plus en Albanie, en Belgique, en Hongrie, en Lettonie et au Portugal on impose aux femmes « des prérequis injustifiés sur le plan médical », comme un délai d’attente ou une consultation obligatoire de conseil, « susceptibles d’entraîner des retards d’accès ». En Pologne et en Autriche, on a signalé la présence de militants anti-avortement « agressifs » aux abords des établissements spécialisés dans la santé sexuelle et reproductive alors que des centres de planification familiale en France et des centres de conseil obligatoire en Allemagne ont eux subi des attaques de la part de groupes hostiles à l’avortement. Partout le combat pour le droit à l’avortement libre et gratuit reste d’actualité.