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Le féminicide de Nathalie Debaillie : l’État n’a rien fait pour la protéger

L’État est sur la sellette devant le tribunal de Paris pour sa responsabilité dans la mort de Nathalie Debaillie. En 2019, cette mère de famille avait été assassinée par son ex-compagnon, après avoir pourtant alerté vainement à plusieurs reprises la police sur les menaces de mort dont elle était l’objet. Enlevée sur son lieu de travail avec la complicité de trois hommes, elle avait été enfermée dans le coffre d’une fourgonnette avant d’être bâillonnée, ligotée puis séquestrée. Là, dans une baignoire, elle fut sauvagement égorgée au cutter. En mars de cette année-là, Nathalie avait porté plainte au commissariat de Lille pour menaces de mort réitérées. Accompagnée d’une amie, elle avait fait écouter aux policiers un enregistrement où des proches de son ex-compagnon lui confiaient qu’il recrutait des hommes de main et se procurait des armes pour s’en prendre à elle. Et que fit la police ? Rien. Un policier lui expliqua sans rire : « Rassurez-vous, c’est un escroc. Un escroc, ça ne passe pas à l’acte. Faites attention, mais bon, vous ne risquez pas grand-chose. » Peu après elle était assassinée. Encore une fois la parole d’une femme victime de harcèlement n’avait pas été prise en compte par la police.