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Brèves

L’actualité en bref

Alors que la flamme olympique arrive aujourd’hui à Marseille, cinq élus écologistes de la ville ont signé une tribune dans Libération pour dénoncer un « greenwashing à la gloire de multinationales climaticides » comme Coca-Cola, parrain officiel du relais de la flamme, « parangon planétaire des ravages de la malbouffe ». « Il est grand temps de ré-interroger ces grandes compétitions sportives internationales où l’argent règne en roi et le sport business et ses dérives participent au massacre environnemental », insistent les élus marseillais, en soulignant « l’immense impact carbone lié aux déplacements internationaux » des athlètes ou des spectateurs, et « le nettoyage social dans les villes d’accueil ». Le 29 avril déjà, l’association marseillaise de défense de l’environnement Clean my Calanques (Nettoie mes calanques) avait refusé de porter la flamme pour les mêmes raisons.

Le 77e Festival de Cannes se déroulera du 14 au 25 mai au Palais des festivals de la cité méditerranéenne. Si, en règle générale, les médias retiennent surtout le côté paillettes de l’évènement, ils ne se penchent que rarement sur les conditions de travail et de salaire des petites mains qui assurent la logistique. C’est pour attirer l’attention du public sur ces salariés oubliés qu’un collectif de travailleurs du cinéma, nommé « Sous les écrans, la dèche », appelle à une grève des salariés concernés par cette manifestation. Sans remettre en cause la tenue du Festival, cet appel pourrait le perturber. Il émane de personnes exerçant des métiers clés – projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés de billetterie… – recrutées ponctuellement sur différents évènements et qui demandent à pouvoir bénéficier du statut des intermittents du spectacle. Elles dénoncent également les dernières réformes de l’assurance chômage qui ont durci les règles d’indemnisation au point que « la majorité d’entre eux devront renoncer à leurs métiers ». Bref, pour eux, le Festival c’est aussi la galère…

Le gouvernement a annoncé que Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, ne restera pas à son poste au-delà des Jeux olympiques. Il avait été convoqué quelques jours auparavant par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et critiqué pour avoir signé avec les principaux syndicats de cheminots un accord sur les cessations progressives d’activité jugé « trop avantageux ». L’Exécutif lui reproche, en outre, de corriger à la marge la réforme des retraites. Cet accord de gestion de fin de carrière concerne essentiellement les contrôleurs, conducteurs et salariés en poste pénible. Mais il permet aussi aux autres cheminots de prendre leur retraite neuf mois plus tôt avec 75 % de leur rémunération (hors prime) pendant dix-huit mois ou de bénéficier d’une organisation à temps partiel dans des conditions intéressantes. Farandou l’a surtout conclu dans l’espoir d’empêcher tout mouvement de grève pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Mais au moment où la politique du gouvernement est une attaque en règle contre tous les droits et acquis des travailleurs, l’accord signé à la SNCF semble aller timidement à contrecourant. Ce que le pouvoir ne lui pardonne pas.

Le maire d’extrême droite, Robert Ménard, en rupture avec le Rassemblement national, collectionne les convocations en justice. La prochaine est prévue le 15 mai devant le tribunal administratif de Montpellier qui examinera son décret du mois dernier décrétant un couvre-feu pour les mineurs de 13 ans. Un arrêté semblable, pris en 2014, avait été cassé quatre ans plus tard par le Conseil d’État. Le 23 avril, il avait été entendu par la police judiciaire pour avoir refusé de marier un couple au prétexte que le futur époux se trouvait sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Or les textes et la jurisprudence sont clairs : il aurait dû les marier. Deux jours plus tard la cour administrative d’appel de Toulouse confirmait que l’installation d’une crèche à Noël dans les locaux de la mairie était illégale. Il a fait savoir qu’il passerait outre. Il utilise en fait ses ennuis judiciaires pour apparaître à ses électeurs comme une victime de la « pensée unique ». Sortez vos mouchoirs…

Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, a tenté de justifier la suspension par la station de l’humoriste Guillaume Meurice qui, à deux reprises, a qualifié Benyamin Netanyahou de « nazi sans prépuce ». Pour elle ce n’est pas de l’humour, car « l’humour n’a pas vocation à ajouter de la division à la division ». En résumé l’humour ne doit pas critiquer mais unir. Mais dans ce cas ce n’est plus de l’humour. On peut se demander si Meurice aurait été sanctionné s’il avait fait une blague, même de mauvais goût, sur le Hamas ? On peut en douter…

Le gouvernement israélien a décidé à l’unanimité de fermer la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Le ministre de la Communication, Shlomo Karhi, a affirmé avoir « aussitôt signé l’injonction contre Al-Jazeera qui entre en vigueur immédiatement ». Instruction a été donnée de saisir les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne à savoir les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables. La chaîne, qui diffuse en anglais et en arabe, affirme qu’elle couvre 95 pays avec 70 bureaux et une équipe de 3 000 collaborateurs, et dit toucher 430 millions de foyers. Elle est très regardée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et ses journalistes ont couvert en direct et sur le terrain la guerre de Gaza où plusieurs ont été tués. L’armée israélienne a affirmé à plusieurs reprises, et sans aucune preuve comme d’habitude, que des journalistes d’Al-Jazeera étaient « des agents terroristes » affiliés au Hamas et à son allié du Jihad islamique. Au moment où il intensifie ses bombardements sur Rafah, Netanyahou ne tient pas à ce que ses crimes soient vus en direct par des millions de téléspectateurs.

La Commission européenne vient de sommer vingt compagnies aériennes – dont les noms n’ont pas été divulgués – de s’expliquer sur des pratiques commerciales « potentiellement trompeuses ». Elles auraient notamment mis en avant l’usage d’un carburant « durable », c’est-à-dire plus écologique, ou une calculette d’émissions de CO2… sans préciser l’impact environnemental des vols. L’écoblanchiment consiste à mettre en œuvre une communication ambiguë, voire carrément trompeuse, destinée à faire croire au grand public que désormais nombre d’activités économiques – de celles des pétroliers à celles du BTP en passant celles des banques et des assurances – sont venues « vertueuses » car elles tiendraient compte de l’environnement. Ce qui la plupart du temps est du pipeau.

Selon un rapport de l’ONG Transparency International, plus des deux tiers des 705 euro-députés ont des activités extérieures rémunérées. Dans certains cas, ils gagnent plus, grâce à celles-ci, qu’avec leur salaire de député européen de 10 000 euros par mois. Ils siègent notamment aux conseils d’administration de sociétés étroitement liées à leur travail parlementaire quotidien. Le record revient à un député lituanien qui déclare un revenu de 3 millions d’euros par an, mais celles et ceux qui arrondissent leurs fins de mois de 10 000 ou 20 000 euros sont légion. Enfin, les deux tiers des vingt plus hauts revenus sont touchés par des députés de droite ou d’extrême droite. On ne se refait pas…

Anna Cisint, la maire d’extrême droite de Monfalcone, petite ville du nord-est de l’Italie, vient d’interdire aux musulmans de prier dans leurs deux centres culturels. Ils représentent le tiers des habitants de cette commune qui en compte 30 000, située en périphérie de Trieste. Beaucoup d’entre eux sont des Bangladais recrutés à partir de la fin des années 1990 pour construire des navires de croisière pour le groupe de chantiers navals Fincantieri. Désormais, faute de mosquée, ils sont contraints d’organiser les prières collectives dans un parking souterrain. Cisint, qui figure sur la liste pour les élections européennes de la Ligue, le parti anti-migrants de Matteo Salvini, membre de la coalition gouvernementale de Giorgia Meloni, affirme qu’il y a trop de migrants à Monfalcone et qu’ils sont trop visibles. Le tribunal administratif de Trieste doit se prononcer le 23 mai sur cette décision ouvertement raciste.