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Brèves

L’actualité en bref

Les journalistes de France Inter montent au créneau pour défendre Guillaume Meurice. La rédaction de la station radio a dénoncé sa « convocation inacceptable » en vue d’un éventuel licenciement, y voyant un « signe très inquiétant pour la liberté d’expression », au lendemain de sa suspension par Radio France. « Nous demandons le maintien à l’antenne de Guillaume Meurice, sans délai », ont déclaré dans un communiqué les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter. Meurice avait été visé par une plainte pour antisémitisme après une blague décrivant Netanyahou comme « une sorte de nazi mais sans prépuce ». Après le classement sans suite de la plainte, il avait récidivé à l’antenne. En fait difficile de ne pas voir derrière la décision de Radio France la main du gouvernement qui continue sa politique de répression de toute expression pro-palestinienne. 

C’est le site bondyblog.fr qui l’affirme. La préfecture de Seine-Saint-Denis réoriente le dispositif « Quartiers d’été », destiné à occuper les jeunes des quartiers défavorisés pendant la période estivale, pour les inciter… à quitter le département pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Par contre rien de tel dans les autres départements franciliens où une majorité des crédits sera utilisée dans des activités sportives en lien avec les Jeux.  En résumé, les jeunes de Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de Métropole, ne sont pas les bienvenus dans la « grande fête olympique ». Pas plus que les SDF et les migrants….

Nika Shakarami, devenue un emblème du mouvement « Femme, Vie, Liberté », avait disparu à Téhéran lors d’une manifestation contre le régime des mollahs en septembre 2022. Neuf jours plus tard, sa famille découvrait son corps dans une morgue. À l’époque, les autorités avaient attribué son décès à un suicide. Mais, selon un rapport d’enquête secret qu’est parvenu à se procurer la BBC, la jeune fille de 16 ans avait, en réalité, été agressée sexuellement et tuée par trois membres des forces de sécurité iraniennes, qui sont liées aux gardiens de la révolution islamique. Son corps avait été ensuite abandonné dans une rue, sous une autoroute. Le rapport met en lumière les événements qui se sont succédé ce jour-là, que la BBC a reconstitués, ainsi que l’identité des auteurs des crimes identifiés et des hauts gradés qui auraient tenté d’étouffer l’affaire. Encore un crime parmi d’autres à mettre au bilan du régime sanglant des ayatollahs.

Une cinquantaine d’associations et plus de 140 personnalités ont écrit à Gabriel Attal pour dénoncer le « silence institutionnel assourdissant », alors que les agressions, physiques ou verbales contre les personnes LBTQIA+ augmentent depuis le début de l’année 2024 ainsi d’ailleurs que les tags et graffitis hostiles. Dans ce courrier, l’Inter-LGBT réclame notamment la « condamnation systématique et sans équivoque de toutes les formes de violence, de haine et d’agression à l’encontre des personnes, des associations et symboles LGBTQIA +, au plus haut niveau de l’État », et rappelle le droit des personnes trans à « vivre dans l’espace public en sécurité, librement et sereinement, sans avoir peur ». La lettre demande aussi la mise en route du Plan national pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti LGBT+, présenté en juillet 2023 par le gouvernement et qui prévoit, entre autres, une formation des forces de l’ordre, le soutien des associations ou une inclusion des familles homoparentales dans les formulaires scolaires. Un Plan qui, dans le contexte actuel où Macron veut tenter séduire la droite et l’extrême droite, a peu de chance de voir rapidement le jour. 

La justice administrative a décidé d’autoriser une conférence de la juriste franco-palestinienne Rima Hassan à l’université Paris-Dauphine, que la direction de l’établissement avait initialement interdite. Le tribunal administratif de Paris avait été saisi par deux syndicats de l’enseignement supérieur, Sud-Éducation et la Ferc-CGT. La réunion intitulée « Agir face à la menace de génocide à Gaza » était initialement prévue lundi 6 mai. Une petite victoire pour la liberté d’expression.

La loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) était censée contraindre 2000 communes situées en zone urbaine à proposer un taux minimum de 20 % à 25 % de logements sociaux pour favoriser la mixité sociale. Cette loi était déjà détournée : il suffisait de payer une amende pour y échapper. Deux des cas les plus caricaturaux étaient ceux de Neuilly-sur-Seine et de Nice, dont la bourgeoisie locale ne voulait surtout pas de travailleurs modestes à proximité de chez elle. La nouvelle loi présentée par Guillaume Kasbarian, ministre délégué au Logement, va plus loin. Dans leur quota de logements sociaux, les communes concernées pourraient inclure les logements dits « intermédiaires », c’est à dire ceux qui sont destinés à des catégories plus aisées comme des cadres et des professions libérales. Ce qui permettrait d’éliminer la construction d’HLM déjà très réduite. Pour tenter de gagner les voix de la bourgeoisie et de la partie la plus aisée de la petite bourgeoisie, Macron n’hésite pas à limiter encore les possibilités des catégories les plus démunies de trouver un toit.

Le samedi 4 mai, le médecin palestinien Ghassan Abu Sitta a été refoulé par la police à son arrivée à Roissy. Il devait témoigner dans un débat au Sénat, sur l’invitation de EELV. Abu Sitta a en effet exercé pendant 43 jours à Gaza, où il a été témoin des atrocités commises par l’armée israélienne, en particulier des destructions volontaires d’hôpitaux et de matériels médicaux. Dans ces conditions épouvantables, il a parfois été obligé d’amputer des blessés sans anesthésie. Visiblement, ce témoignage dérange le gouvernement français qui continue à soutenir le gouvernement criminel de Netanyahou de diverses manières, notamment en lui fournissant toujours du matériel militaire. Cette expulsion d’un témoin direct gênant n’empêche pas Macron et Cie de continuer à prétendre que, s’ils interviennent militairement dans de nombreux pays du monde, c’est pour défendre la démocratie et la liberté d’expression…

Sur France Inter, la journaliste Léa Salamé s’adressait à l’actrice Juliette Binoche qui a récemment évoqué dans Libération les agressions et le harcèlement sexuels subis tout au long de sa carrière. Et la journaliste de commenter : « Vous racontez tout en fait, les attouchements, ce baiser que tel réalisateur vous a imposé, cet autre qui vous a pelotée de force dans votre loge… Mais vous dites : “Très vite, je disais non, ça suffit, j’ai mon amoureux.” Vous avez eu le courage de dire non… ». Et d’ajouter lourdement : « Là où d’autres se sont laissées faire. » Une remarque qui a provoqué une levée de boucliers chez nombre de victimes de violences sexistes et sexuelles qui ont dénoncé, à juste titre, une hiérarchisation entre les bonnes et les mauvaises victimes et « inversion de la culpabilité » entre agresseur et victime. Léa Salamé devrait revoir sa copie sur le sujet.

La journaliste Nassira El Moaddem est victime de cyberharcèlement raciste et sexiste après avoir été publiquement ciblée par le Rassemblement national et les médias du groupe de Vincent Bolloré pour s’être indignée, sur le site Arrêt sur images, des règles vestimentaires de la Fédération française de football concernant l’interdiction du port de casques et de collants. Des règles qui, dans les faits, ne visent que les joueuses musulmanes. Pensant faussement qu’elle était salariée de France Inter ses détracteurs avaient demandé à la direction de Radio France de suspendre la journaliste. En réponse, tout en leur indiquant qu’elle ne travaillait pas pour la station publique de radio, la direction indiquait en tête de son message : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous les comprenons. » Venant d’un média public, cette phrase, qui semblait partager les attaques racistes, a soulevé un tollé. Radio France a alors fait machine arrière d’abord en supprimant, en catimini, de son communiqué la phrase contestée, ensuite en assurant, par la voix de la directrice de France Inter Adèle Van Reeth, Nassira El Moaddem de son soutien. Il aurait peut-être mieux fallu commencer par là.