Lundi 30 décembre, après plus de deux mois de mobilisation et d’occupation de l’entrée de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, les salariés de Vencorex ont levé leur piquet après avoir obtenu une indemnité supra-légale de 40 000 euros pour les quelque 420 salariés licenciés. La direction a également rehaussé la prime qui sera versée à partir de février, lors de l’arrêt des installations. Les licenciements se feront en deux vagues dont la date est encore inconnue, avec une partie des salariés maintenus quelques mois supplémentaires pour une « mise en sécurité » du site. Même si cela représente le double de ce que la direction proposait initialement, les 40 000 euros sont très loin de compenser la perte des emplois. L’unique projet de reprise, proposé par BorsodChem, se limite à une cinquantaine de postes et sa pérennité laisse dubitatif.
L’annonce de licenciements dans d’autres entreprises chimiques vient aggraver cette situation. Le site voisin d’Arkema à Jarrie et ses 340 emplois sont menacés, tandis qu’en octobre dernier le patronat de la chimie annonçait 15 000 suppressions d’emplois en France pour les trois années à venir. Les actionnaires de ces grandes entreprises qui sacrifient tel ou tel site perçoivent pourtant des milliards d’euros de dividendes.
De l’argent, il y en a, pour maintenir tous les emplois ! Mais il faut aller le chercher par le rapport de force. Une politique aux antipodes de celle des confédérations syndicales, appuyées par le Nouveau Front populaire : moratoire sur les licenciements inspiré des politiques de subventions publiques menées durant la crise sanitaire, plaidoyer pour une autre politique industrielle, guerre commerciale aux concurrents des capitalistes français, nationalisations sans garanties que l’État ne licenciera pas lui-même par la suite…
Pour se défendre, les salariés ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur l’extension et la coordination de leurs grèves, sur leur force collective. La lutte menée par les travailleurs et travailleuses de Vencorex a montré que la colère contre les licenciements pouvait s’organiser et durer. Un avertissement pour les patrons.
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