Mercredi 5 mars, Macron a agité la menace que les chars russes pourraient envahir la France à tout moment et qu’il fallait donc faire exploser les budgets militaires. Vraiment ? L’armée de Poutine, qui agresse et affronte le peuple ukrainien depuis trois ans au prix de centaines de milliers de morts des deux côtés, essaye de se tailler, au mépris des peuples, une zone tampon autour de ses frontières : elle n’en est pas à se porter demain aux portes de l’Allemagne ou de la France !
Sous prétexte de renforcer « nos » armées et augmenter « nos » budgets militaires, Macron a annoncé pour les jours à venir de « nouveaux choix budgétaires ». Traduire : tailler à coups de tronçonneuse dans les budgets de la santé, de l’éducation, de la culture…
Une armée pour soutenir le peuple ukrainien ? Mensonge !
L’armée française pour défendre la liberté des peuples ? Les peuples qui ont eu affaire à elle, en particulier dans les anciennes colonies, avant et après leur indépendance, sont témoins de la brutalité avec laquelle elle a toujours défendu leurs oppresseurs ! Qui peut croire un seul instant que Macron, le soutien du génocidaire Netanyahou, celui qui a interdit les manifestations de soutien au peuple palestinien, celui qui a réprimé violemment les manifestations de Gilets jaunes, se soucie un seul instant de la « liberté du peuple ukrainien » ? En réalité, comme Trump, il veut s’assurer pour le compte des entreprises françaises une part du gâteau dans le pillage des ressources en minerais ukrainiens.
Pour les travailleurs, la guerre sociale
Pour l’heure, l’économie de guerre annoncée signifie pour les travailleurs une accentuation de la guerre sociale. Le président du Medef, Patrick Martin, évoque même la possibilité d’augmenter à long terme l’âge de départ à la retraite à 70 ans pour « financer la défense ». Ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les travailleurs et travailleuses, tandis que les cours en bourse d’entreprises militaires comme Thales et Dassault prennent de la valeur. Macron n’a aucun problème à proposer d’augmenter les dépenses militaires de 2 à 3,5 % du PIB français. Les déficits ne sont plus un problème pour financer les marchands de mort.
Et concernant la guerre commerciale lancée par Trump, Macron a averti : « Cette décision […] aura des conséquences dans certaines filières. » Autrement dit : préparez-vous à de nouveaux licenciements, à de nouvelles hausses de prix !
La frontière, c’est avec nos patrons !
Après cette allocution, les responsables politiques de gauche comme d’extrême droite ont affiché leur satisfaction, en expliquant qu’il était nécessaire de produire plus d’armes pour défendre les frontières. Eh bien non, l’armée des exploiteurs français ne défend pas les travailleurs. Notre classe n’a pas de patrie, la seule frontière qui vaille, c’est celle qui nous sépare de nos patrons et du gouvernement à leur service.
Heureusement, au vu du large succès des mobilisations du 8 mars samedi dernier et des mobilisations étudiantes dans les facs, on constate que les réactions aux politiques réactionnaires et austéritaires existent et qu’elles illustrent la capacité à mettre un stop à cette politique du tout pour la guerre.
Ni ici, ni en Ukraine, ni en Russie, ni aux États-Unis, les travailleurs et travailleuses n’ont quelque chose à attendre des décideurs au service des capitalistes. Face à cette fuite en avant militariste, les travailleurs et travailleuses doivent se battre contre la seule « menace » réelle pour eux : celle de cette société capitaliste, qui mène à toujours plus de guerre et d’exploitation !
Non à l’augmentation des budgets militaires !
Non à l’union nationale derrière Macron !
Éditorial du NPA-Révolutionaires du 10 mars 2025