En marge du festival de Cannes, l’actrice Adèle Haenel, dans une lettre publiée sur le site de Télérama, avait dénoncé la complaisance de l’industrie du cinéma à l’égard des violences sexuelles, précisant qu’il était urgent d’aborder le sujet frontalement. Elle écrivait que les responsables du cinéma français « se donnent la main pour sauver la face des Depardieu, des Polanski, des Boutonnat. Ça les incommode, ça les dérange que les victimes fassent trop de bruit, ils préféreraient qu’on continue à disparaître et crever en silence ». Pour lui répondre et se justifier, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a mis en avant quelques mesurettes dans un entretien publié par Le Parisien, tout en s’en prenant « aux tribunes à l’emporte-pièce » avant d’apporter son soutien au délégué général du festival, Thierry Frémeaux, mis en cause par une centaine d’actrices pour avoir choisi, pour inaugurer la manifestation, un film avec l’acteur Johnny Depp, poursuivi à de nombreuses reprises pour violence sexuelle. Mas cela ne semble pas trop gêner la ministre.