V. I. Lénine (10 avril 1870- 21 janvier 1924) fut un militant, un des organisateurs essentiels de la première révolution prolétarienne victorieuse. Et à l’occasion du centenaire de sa mort, c’est sur ce terrain militant, celui de l’action qui mêle la passion révolutionnaire et la rigueur scientifique, que nous consacrons une série d’articles pour exposer quelques acquis qui nous semblent essentiels pour préparer les révolutions de demain.
Impossible d’être indifférent, que l’on soit adversaire ou partisan de la libération du monde du travail, à ses œuvres, ses réalisations, ses réussites et ses échecs. Et pour nous, il s’agit bien davantage que de célébrer une grande individualité pétrie d’une vive intelligence et d’un dévouement total à la cause ouvrière. En effet, à nos yeux, une militante ou un militant c’est surtout une somme de luttes, de rencontres et d’expériences conscientes qui fondent notre parti-pris pour le communisme. Militer, c’est être plus que soi-même, c’est affronter la résistance de la société, accepter le refus et les échecs, ce sont les rencontres avec des luttes du passé au travers d’autres militants expérimentés, c’est apprendre des combats du présent et des victoires de la classe ouvrière, participer par l’expérience à développer les consciences. En ce sens, une chaîne vivante de traditions de combats nous lie à ce passé. Lénine a fait – par le parcours conscient de sa vie – le pont entre les leçons du premier assaut du ciel que fut la Commune de Paris de 1871 et la première percée que fut la révolution d’Octobre 1917. Il se situe entre les premières expériences pour abattre le pouvoir de la bourgeoisie et la première des guerres mondiales, l’ascension des nationalismes et la naissance de l’impérialisme moderne, les premières assimilations du plan de recherche de Marx et Engels et l’organisation politique indépendante de la classe ouvrière. Les choix de Lénine, contrairement à une légende tenace, à droite mais aussi à l’extrême gauche, n’ont rien de schématique : ils révèlent d’un côté la souplesse de celles et ceux qui s’affrontent à la réalité vivante du côté des exploités et, d’un autre côté, une préoccupation constante depuis sa jeunesse, celle de la fusion du socialisme rigoureux et exigeant de Marx, avec les pratiques créatrices, voire spontanées du mouvement ouvrier pour mener la classe ouvrière et les opprimés à la victoire qui a longtemps semblé impossible ou un simple rêve.
Cette série d’articles abordera les questions de l’État, du parti, de l’impérialisme, des nationalités, la question noire aux États-Unis, la charnière des années 1914-1916 au sujet de certains problèmes théoriques et de l’internationalisme.
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Lénine, la question nationale et l’internationalisme prolétarien
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