En mai dernier, une loi était votée pour obliger l’État à payer l’encadrement pendant la pause de midi par des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) des « élèves à besoins particuliers ». Entre autres, ces gosses ont parfois le « besoin particulier » qu’on les aide à manger. Mais, dans les écoles d’Hérouville-Saint-Clair (14) comme dans pas mal d’autres, les AESH ne se sont pas vu proposer les heures supplémentaires correspondant à cette tâche à la rentrée de septembre. Révoltés de voir leur travail piétiné – au lieu d’animer la pause des enfants, ils aidaient aux repas –, les animateurs de l’Union normande des centres maritimes et touristiques (UNCMT, une association organisant colonies de vacances et centres aérés) ont commencé à parler de grève. Effet immédiat : la mairie macroniste d’Hérouville s’est rappelée que ce n’était pas à elle de payer la facture, et l’a adressée à la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN).
Celle-ci a alors recruté… personne ! Elle a enjoint à au moins une AESH en poste dans un collège de Caen de venir boucher les trous le midi à Hérouville – 45 minutes sur place maximum ! Cette collègue, qui subit comme la plupart des AESH un temps partiel imposé de 24 heures par semaine (payé entre 900 et 950 euros par mois), allait-elle gagner quelques sous ? Non : le temps passé là-bas est décompté de sa semaine au collège ! Bilan : les collégiens qu’elle suit voient leur accompagnement saccagé, et notre collègue qui faisait manger ses propres enfants le midi doit désormais leur payer la cantine ! Mais qui sème la misère finit par récolter la colère…
Correspondant local