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Face à la colère, l’État continue l’escalade sécuritaire

Après des mois de répression policière face au mouvement contre la réforme des retraites, et plus d’un millier de condamnations, dont des centaines de peines de prison, en réponse aux révoltes dans les quartiers, le gouvernement continue sa surenchère sécuritaire. Au programme : activation des téléphones à distance et extension du droit de réquisition.

Extension du flicage de la vie privée

La loi 2023-2027 de programmation de la justice, votée à l’Assemblée le 5 juillet, prévoit d’étendre les moyens à la disposition de la police et de la justice en leur permettant d’activer à distance les téléphones portables pour leur localisation et, aussi, de pouvoir enregistrer des vidéos et du son à distance dans le cadre d’enquêtes de police. En bref, une extension des possibilités de flicage de la vie privée par l’État. Les députés LREM expliquent que cela serait réservé aux dangereux criminels. Mais quand on voit quelle ampleur ont pris les mesures de l’état d’urgence en 2015 et les abus de pouvoir quotidiens de la police, difficile de voir ça autrement que comme une mesure liberticide de plus. D’autant plus que les oppositions politiques, syndicales et des grévistes se retrouvent régulièrement dans le collimateur de l’État. Dans un contexte de remontée des luttes sociales, l’État cherche de nouvelles réponses répressives.

En plus des milliards pour l’armée, la liberté de réquisitionner

La loi de programmation militaire 2024-2030, votée le 13 juillet dernier, prévoit quant à elle d’étendre le droit de l’État à réquisitionner des biens, des services et des personnes. L’article 23 propose que le Premier ministre puisse directement exercer ce droit de réquisitionner. Cela en cas de « de menace, actuelle ou prévisible, pesant sur les activités essentielles à la vie de la nation » (c’est-à-dire la bourgeoisie et son État). Une formulation tellement vague, qu’elle laisse la porte ouverte à bien des dérives (les raffineurs ou les hospitaliers, par exemple, connaissent bien le rôle des réquisitions pour casser les grèves). Il s’agit certes d’une loi relevant de la Défense, mais quand la bourgeoisie se prépare toujours plus à la guerre sociale et que l’état d’urgence est sans cesse étendu, il y a de quoi s’inquiéter.

La continuation d’années d’offensive sécuritaire

Ces lois s’inscrivent dans un contexte particulier, celui d’une politique sécuritaire, à coup d’état d’urgence, de loi sécurité globale, sans oublier les mesures prises durant le Covid. Ce contexte est celui d’une répression policière et judiciaire croissante qu’on a pu constater durant la loi Travail, les Gilets jaunes ou la lutte contre la réforme des retraites. Et désormais, face aux jeunes qui se révoltent contre les meurtres policiers. À l’offensive patronale contre les conditions de vie des travailleurs, s’ajoutent des mesures répressives toujours plus nombreuses, d’autant plus que les luttes sociales ont été au rendez-vous ces dernières années. Les capitalistes se préparent à une potentielle explosion sociale qu’ils craignent plus que tout. Face à des bagarres sociales de grande ampleur, les réquisitions et le flicage seront bien impuissants.

Robin Klimt