
Depuis dimanche, l’armée israélienne mène de nouveau une invasion terrestre de grande ampleur dans la bande de Gaza, après des bombardements qui ont fait des centaines de morts. Invité le 16 mai à la télévision israélienne, Zvi Sukkot, député israélien suprémaciste d’extrême droite, a tranquillement déclaré : « Hier soir, près de 100 Gazaouis ont été tués. Et ça n’intéresse personne. Tout le monde s’est habitué à ce que l’on puisse tuer 100 Gazaouis en une nuit, en temps de guerre, et tout le monde s’en fiche. » Et deux membres du gouvernement, le ministre de la Sécurité intérieure et celui du Patrimoine, ont évoqué ouvertement la possibilité de bombarder les maigres réserves alimentaires de Gaza.
Partir ou mourir
Depuis le blocus total de l’aide humanitaire décrété début mars, puis la rupture de la trêve par Israël le 18 mars, les Gazaouis sont à nouveau écrasés sous les bombes et affamés. Rien n’entre à Gaza, ni nourriture, ni eau potable, ni médicaments. Ceux qui survivent aux bombardements sont en proie à la famine et n’arrivent plus à nourrir des enfants n’ayant plus que la peau sur les os. Les hôpitaux, les camps de réfugiés et les organisations humanitaires sont systématiquement bombardés.
Les deux millions d’habitants de cette étroite bande de 365 km² sont affaiblis et désorientés, renvoyés du Sud vers le Nord, puis du Nord vers le Sud, alors qu’aucune zone n’est sûre. On leur fait comprendre qu’ils n’ont que deux possibilités : partir de Gaza, ou mourir. Les autorités israéliennes ont en effet annoncé leur nouveau plan d’action militaire, la conquête, puis la destruction totale de la bande de Gaza.
Face à l’apologie de génocide, la complicité des grandes puissances
Alors que les dirigeants israéliens assument fièrement leur politique génocidaire, les puissances impérialistes continuent à apporter tout leur soutien à l’État d’Israël. Trump, après avoir lancé l’idée d’une prise de contrôle de la bande de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire la « Riviera du Moyen-Orient » dont les Palestiniens seraient chassés, a laissé carte blanche au gouvernement israélien dans la privation totale d’aide humanitaire pour les civils. En tournée dans les pétromonarchies du Golfe, sa priorité du moment a été de récolter 3 500 milliards de dollars de contrats pour les entreprises américaines et de nombreux cadeaux personnels.
Quant à Macron, interrogé lors de son show sur TF1 le 13 mai, il a estimé que ce serait aux historiens de décider s’il s’agissait ou non d’un génocide. Et si le gouvernement français en est complice, peut-on ajouter ! En attendant, la France continue à livrer des armes à Israël. Et le gouvernement français ne trouve rien de plus urgent que de préparer la dissolution d’Urgence Palestine, un des collectifs de soutien qui dénoncent dans la rue le massacre des Palestiniens. Cette dissolution est inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres. Tout un symbole.
Continuons à manifester contre le massacre en cours à Gaza !
Alors que plus de 53 000 personnes, dont près de 15 000 enfants, ont déjà été tuées à Gaza, que les bombardements s’intensifient et que la famine extermine les survivants, il faut continuer à manifester pour dénoncer ce génocide et exiger l’arrêt du soutien à l’État israélien. Le week-end dernier, triste anniversaire des 77 ans de la Nakba, l’exil forcé des Palestiniens en 1948, des manifestations ont eu lieu à travers le monde. À Paris, plusieurs milliers de personnes ont défilé ce samedi 17 mai. Aux Pays-Bas à La Haye, 100 000 manifestants se sont retrouvés.
L’ONU comme la Cour pénale internationale affichent chaque jour l’impuissance de leurs condamnations. La solidarité des travailleurs et travailleuses du monde entier est la seule force internationale de soutien aux Palestiniens pour exiger l’arrêt des massacres et affirmer leur droit à la vie, sur la terre qui est la leur.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 19 mai 2025
[Télécharger l’éditorial au format ODT]
[Télécharger l’éditorial traduit en anglais, au format ODT — In english]