Les rassemblements et manifestations de samedi contre le racisme et l’extrême droite ont été un succès avec beaucoup de jeunes un peu partout en France. C’est une réponse combative et populaire au gouvernement qui a expulsé à coups de matraques et de gaz lacrymogène les 450 mineurs étrangers non accompagnés laissés à la rue par l’État et qui avaient trouvé refuge dans le théâtre de la Gaîté-Lyrique à Paris.
Oui, nous sommes tous des enfants d’immigrés
Retailleau et Darmanin, avec la bénédiction de Macron et de Bayrou, font le boulot de l’extrême droite à coups de propos et de « circulaires » toujours plus discriminatoires à l’encontre des sans-papiers, des Algériens et de tous les étrangers. Le racisme d’État est le principal canal de montée des eaux boueuses sur lesquelles surfent les Le Pen, Bardella et Zemmour.
Les mêmes artisans de ce climat de haine accusent d’antisémitisme la gauche antiraciste et les soutiens des Palestiniens. C’est une calomnie destinée à réhabiliter une extrême droite héritière de Pétain et à soutenir le gouvernement du génocidaire Netanyahou. Ces mensonges entravent toute lutte sérieuse contre l’antisémitisme qui, comme tous les racismes, est un poison violent – en témoigne l’agression d’un rabbin et de son fils à Orléans. Ce climat vise à créer ou approfondir des divisions qui ne servent que la politique des grands patrons du CAC 40.
Le chômage, l’austérité, les bas salaires, le mal-logement, les coupes dans les services publics au profit de l’augmentation des budgets militaires, voilà les vraies causes de nos galères quotidiennes, de nos fins de mois difficiles. Ce sont les politiques menées par les différents gouvernements depuis quarante ans qui en sont responsables et rien d’autre. Que nous soyons nombreuses et nombreux à l’exprimer dans la rue, tant mieux.
Notre force, c’est notre nombre
Il y avait beaucoup de monde aussi dans les rues le 8 mars dernier dans les manifestations féministes. Face l’offensive sexiste, militariste et raciste dont les Trump, Poutine, Netanyahou et tous les puissants de ce monde se font les porte-drapeaux, il y a du répondant. Les collectifs de mineurs isolés ne lâchent pas la lutte pour arracher le droit d’être scolarisés et hébergés. Les étudiants en bagarre contre les budgets d’austérité dans les facs ne renoncent pas à s’organiser malgré la répression policière dont ils sont souvent victimes et seront de nouveau mobilisés jeudi 27 mars. Cette détermination qu’on voit apparaître dans la jeunesse, il faut qu’elle nous gagne tous et toutes pour en finir avec les politiques qui nous mènent à la misère sous couvert « d’union nationale ».
C’est quoi le plan ?
Tout le monde voit bien que ce n’est pas un « conclave » qui va nous permettre de revenir à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisation. Il y a des directions syndicales qui ont la compréhension un peu lente… puisque celle de la CGT a décidé seulement la semaine dernière de quitter cette mascarade. Quand le Medef annonce qu’il faudra bosser jusqu’à 70 ans pour permettre aux marchands de canons d’assurer leurs bons de commande pour les prochaines années, cela n’appelle pas des discussions autour du tapis vert, mais des luttes ! Ce qui est évidemment très différent des joutes à l’Assemblée que le PS essaie de reconvoquer pour une énième « motion de censure » après avoir servi la soupe à Bayrou. Mais aussi des perspectives électorales que l’ensemble de la gauche parlementaire essaie de vanter dès qu’il y a du monde dans la rue.
Ayons confiance dans nos propres forces, celles d’une classe ouvrière unie, sans barrières de couleur de peau ni frontières, qui est la seule à même, par ses luttes, en s’organisant à la base, d’arracher des moyens d’existence dignes pour tous et toutes.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 24 mars