Roger Lumbala a été condamné par la cour d’assises de Paris à 30 ans de réclusion criminelle pour complicité des crimes contre l’humanité commis par ses soldats en 2002-2003 en République démocratique du Congo. Viols utilisés comme armes de guerre, esclavage sexuel, travail forcé, tortures, mutilations, exécutions sommaires, pillages systématique, rackets, captation des ressources (diamants, coltan…) : durant un mois, la cour avait écouté le récit d’exactions commises par l’ex-chef de guerre de 67 ans et ses hommes. Pour le condamner, les magistrats avaient invoqué la compétence universelle qu’ils peuvent s’octroyer pour juger les crimes contre l’humanité. Mais ce qui est dérangeant dans ce jugement est le deux poids, deux mesures. Car les crimes commis par Lumbala sont comparables à ceux perpétrés par Netanyahou. Et bien que ce dernier soit poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, des pays comme la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont fait savoir à plusieurs reprises qu’il jouirait d’une immunité et pourrait donc mettre le pied sur leur sol sans être inquiété. Certains crimes contre l’humanité seraient-ils moins graves que d’autres ?