Une nouvelle série de témoignages de victimes d’agressions sexuelles par l’abbé Pierre, dont des mineurs, vient d’être rendue publique. Du coup, les patrons de la chaîne Emmaüs et la fondation Abbé-Pierre ont déclaré vouloir « prendre leurs distances » avec leur fondateur et se débarrasser de cette image gênante pour leur business. Pourtant, s’ils ne sont pas eux-mêmes des prédateurs sexuels, ils ont couvert les agissements de l’abbé pendant des dizaines d’années, car la mythologie construite autour de ce personnage douteux les servait. Derrière son image de prêtre défenseur des pauvres s’est mise en place toute une chaîne de centres d’hébergement et de boutiques dont les pratiques sont bien peu charitables. Les « compagnons », souvent SDF, y sont durement exploités sans le moindre respect pour les lois sociales, grâce à tout un réseau de complicités. Plusieurs grèves ont d’ailleurs eu lieu dans des centres Emmaüs et des magasins contre ces patrons cyniques. Leur changement de marque n’en fera pas des bienfaiteurs…