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Renault : chômage et salaires amputés, quand les travailleurs paient la note des choix des patrons

Chez Renault, plusieurs usines connaissent des semaines de chômage partiel à répétition, particulièrement les usines d’assemblage. À Douai, plus de quatre semaines de chômage ont été imposées sur les seuls mois d’avril et de mai,et deux mois à Flins depuis le début de l’année. Il y a bien un accord d’activité partielle de longue durée (APLD) qui garantit aux salariés de Renault en activité partielle 100  % de leur rémunération…Mais en leur volant au passage des jours de RTT. En sont exclus les intérimaires, nombreux sur les chaînes de montage, dont les revenus sont lourdement impactés.

Depuis le début de ce chômage endémique, les directions de sites dédouanent Renault de toute responsabilité en invoquant la pénurie mondiale des semi-conducteurs. Sauf qu’à l’usine Renault ElectriCity de Douai, la responsabilité du constructeur se voit comme le nez au milieu du visage. Le PDG du groupe Renault, Luca De Meo, a décidé de déplacer le centre de gravité de Renault vers l’électrique haut de gamme, avec pour seul objectif d’augmenter sa rentabilité, avec en ligne de mire la capitalisation boursière délirante de Tesla. Pour singer Musk, il a été décidé de ne plus fabriquer en France que des véhicules électriques vendus à des prix exorbitants. Sauf que la concurrence fait rage : des voitures Tesla vont arriver sur le marché au même prix que la Mégane,alors que le constructeur chinois MG4 propose déjà sa rivale sous la barre des 30 000 euros(avant déduction du bonus).

Face à cela, l’usine de Douai qui assemblait les véhicules thermiques « à forte valeur ajoutée » (Méegane, Scenic, Espace et Talisman) ne fabrique plus qu’un seul véhicule depuis le 9 mai dernier : la Méegane électrique, au coût rédhibitoire –près de 40 000 euros, bonus déduit.Avec moins de 65 000 Mégane par an, les ventes sont bien en deçà de la capacité de production installée (près de 280 000 véhicules par an), mais également des prévisions de ventes. Et ce n’est pas la fabrication et la commercialisation du Scenic électrique prévue début 2024, plus coûteuse encore que la Mégane, qui changera la donne.

D’où l’inquiétude des salariés de Douai ou Flins, et de Cléon (fournisseur des moteurs électriques) qui va être restructuré en quatre entités filialisées à l’automne prochain, et la colère qui ne pourra qu’exploser avec l’attaque qui se prépare sur nos salaires et nos emplois.

20/6/2023, Correspondant

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 3, été 2023)